L’école, cette idée folle

photo : Gaspard Quet

Le Théâtre des Crescite raconte avec humour et sagacité le quotidien des enseignants dans un collège lors d’un mouvement de grève. La Folle Idée est une tragi-comédie à voir mardi 7 décembre au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe avant l’Archipel à Granville, le Forum à Falaise, Juliobona à Lillebonne et le théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.

Il y a eu un drame. On le comprend dès les premiers instants de la pièce avec ce monologue d’un chef d’établissement qui est en train de « péter les plombs ». Comme il dit. Il est là seul, avec une arme entre les mains, dans la salle des professeurs pour extérioriser une colère enfouie depuis quelque temps. Cette fois, il ne veut plus de cette place de « manager » qui doit jongler avec les chiffres, les notes des enseignants, les circulaires, les réformes…

Justement, une réforme, le gouvernement en a annoncée une nouvelle. Elle concerne le collège. C’est certainement celle de trop puisqu’elle a mis la quasi-totalité des enseignants en grève. Et elle dure depuis quatre mois. Au collège, René Haby, c’est l’exaspération. Le silence du ministère n’est plus supportable pour ces profs qui décident de passer de la contestation à l’insurrection. 

Sans caricature

C’est La Folle Idée, la nouvelle création,, qui se joue mardi 7 décembre au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe. C’est aussi celle de sept profs, une conseillère principale d’éducation et un chef d’établissement qui forment une belle troupe dans ce huis clos  qui prend la forme d’une enquête policière. Angelo Jossec, à la mise en scène, joue avec les codes cinématographiques et différentes temporalités et ambiances, le rythme pour dénouer tous les fils qui parviennent jusqu’à la tragédie. Si les scènes collectives sont parfois explosives, chaque témoignage des personnages restent des moments émouvants où chacun se révèle de manière intime.

Dans La Folle Idée, une vraie comédie tragique, le Théâtre des Crescite raconte un monde, en pleine crise de nerfs, qui a dû avaler plusieurs de ses idéaux et mettre les livres de Bourdieu dans un tiroir. Dans cette pièce de théâtre, une vraie comédie tragique, Angelo Jossec et Corinne Meyniel, l’auteur et l’autrice, abordent une multitude de sujets comme les relations, pas toujours amicales, entre les profs, celles, souvent orageuses, entre enseignants et chef d’établissement, les conseils de classe, les appréciations, les notes, la place des matières scientifiques, littéraires et artistiques, les acronymes, le lien entre l’Éducation nationale et l’État… Tous les deux ont beaucoup observé, écouté et lu pour écrire un texte rempli de tant d’informations. Sans être assommants ou dans la caricature. Ils ne se privent cependant pas de quelques moqueries bienveillantes. On va voir ce spectacle avec une idée sur l’idée, on en ressort avec plein de questionnements.

Infos pratiques

  • Mardi 7 décembre à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Mardi 15 mars à 20h30 à l’Archipel à Granville. Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 33 69 27 30 ou à www.archipel-granville.fr
  • Jeudi 17 mars à 20h30 au Forum à Falaise. Tarifs : de 15 à 8 €. Réservation au 02 31 90 89 60 ou sur www.forum-famaise.fr
  • Mardi 3 mai à 20h30 à Juliobona à Lillebonne. Tarifs : 19 €, 16 €. Réservation au 02 35 38 51 88 ou sur www.juliobona.fr
  • Jeudi 5 mai à 20 heures au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly. Tarifs : de 17 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com
  • Durée : 2 heures
  • Spectacle à partir de 14 ans
  • photo : Gaspard Quet