Le journal de bord de Donald Crowhurst

Les Solitudes de Donald Crowhurst est un chemin vers la folie. Le collectif Corpuscule retrace l’histoire de ce navigateur porté disparu pendant une course nautique dans un « duo » entre un comédien et son avatar. À voir les 21 et 22 janvier au théâtre du Présent à Mont-Saint-Aignan.

Un pari fou

Donald Crowhurst a été cet homme qui a basculé dans la folie après s’est lancé dans un défi perdu d’avance. Ingénieur et chef d’entreprise anglais, il était passionné de voile. Il a eu l’idée de joindre l’utile à l’agréable : réaliser son rêve tout en promouvant les appareils qu’il conçoit et fabrique. Il se lance le 31 octobre 1968 dans un tour du monde en solitaire avec une technologie a priori de pointe. Le voyage sera périlleux et de courte durée puisque le bateau prendra vite l’eau et que tout son dispositif tombera en panne. Comme il ne veut pas montrer toute sa responsabilité dans cet échec, il va s’enfermer dans un mensonge et envoyer de fausses informations. Son corps ne sera jamais retrouvé. Durant ce voyage, Donald Crowhurst a ténu un journal de bord qui retrace son glissement vers la folie et son possible suicide.

Un destin

Le collectif Corpuscule revient sur ce drame, la trajectoire d’un homme mégalomane dans Les Solitudes de Donald Crowhurst, une pièce de théâtre, jouée les 21 et 22 janvier au théâtre du Présent à Mont-Saint-Aignan. « Nous voulons mener un travail sur le théâtre du réel, sur les histoires vraies, les destins avec une dimension humaine. Cette histoire, pleine de rebondissements, est tragique », explique Cécile Roqué Alsina, metteuse en scène. « Nous avons souhaité explorer la solitude du personnage. Par quels états passe-ton lorsque l’on se retrouve seul en mer ? Chez Donald Crowhurst, cela crée une nouvelle vision de la réalité », poursuit Mélie Néel, autrice. Les Solitudes de Donald Crowhurst est suite de cinq scènes, comme les cinq étapes qui conduiront le navigateur vers la folie, écrites à partir des extraits du journal de bord et de divers documents.

Un solo en duo

Jean-Baptiste Cautain est Donald Crowhurst, emprisonné sur ce bateau. « Ce qu’il a vécu résonne en moi. Je peux faire un parallèle entre Crowhurst, seul sur son bateau, et moi, seul sur scène. Cette situation est porteuse de justesse et de sincérité. Il y a de la colère, de la tristesse. Il passe par différents états ». Pour explorer cette notion de folie et faire apparaître une désynchronisation de la pensée, Anastasia Ternova a créé, à partir de captures de mouvements du comédien, un avatar de Jean-Baptiste Cautain, projeté sur écran, avec lequel il joue. Yoan Chirescu ajoute un environnement sonore, entre grincements de bateau, clapotis de l’eau, grésillement d’un vieux poste et musique électronique.

Infos pratiques

  • Vendredi 21 et samedi 22 janvier à 20 heures au théâtre du Présent à Mont-Saint-Aignan.
  • Tarifs : 5 €, 3 €
  • Réservation sur www.theatredupresent.fr