La nostalgie des retrouvailles

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Partir Un Jour d’Amélie Bonnin est sur la liste des finalistes. Il reste en effet six films en compétition au Courtivore. Cette dernière séance de la 21e édition du festival du court-métrage se tient samedi 11 juin à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan. 

Dans Partir Un Jour, il y a l’histoire racontée et celle qui aurait pu l’être. Après avoir décroché son bac, Julien, écrivain, décide de quitter sa région natale pour vivre à Paris. Il part en laissant ses souvenirs. Or ceux-là vont vite resurgir quand il revient chez ses parents pour les aider à déménager. Surtout quand il croise Caroline, son amour de jeunesse, dans un supermarché où elle travaille. Entre les deux anciens amants, plus rien n’est possible désormais. Le temps a passé et ils seront parents dans quelques mois.

« C’est un sujet qui me fascine. Dans une vie, à un moment, plusieurs chemins s’offrent à nous. Et il faut choisir. On se demande plus tard quelles histoires auraient pu être possibles. On retrouve cela aussi dans les livres de Modiano. Cette histoire est une ironie tragique. Ces deux-là se retrouvent au mauvais moment et au carrefour de leur vie ». Amélie Bonnin explore cette thématique dans Partir Un Jour, un court métrage romantique et social qui figure parmi les films sélectionnés pour la finale du Courtivore, samedi 11 juin à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan. Elle y porte un regard intime, délicat et réaliste.

Un long métrage en écriture

Pour cette histoire, « j’ai eu envie de filmer une femme enceinte. La maternité n’est pas le sujet. Ce sont davantage ses désirs qui m’intéressaient et sa façon de se déplacer ». La réalisatrice de documentaires est venue en Normandie entre deux confinements pour tourner Partir Un Jour. « Ce sont les aléas de la production. Il y a aussi un lien avec le récit. Je cherchais une région proche de Paris ». Dans cette fiction, Amélie Bonnin réunit François Rollin et Lorella Cravotta, les parents, et confie le rôle de Julien à Bastien Bouillon et celui de Caroline à Juliette Armanet. Toutes et tous jouent et chantent. 

Partir Un Jour est un film musical où les chansons révèlent les sentiments profonds. Impossible de ne pas faire un lien avec le long métrage d’Alain Resnais, On connaît la chanson. « Ce film est venu rencontrer une intuition. La musique, c’est tellement cinématographique. Pour le court métrage, j’ai choisi des chansons populaires qui sont des vecteurs d’émotions puissantes. Avec elles, le public peut être justement dans la même émotion que le personnage. C’est pour cette raison que je n’ai pas cherché la performance vocale. Les comédiennes et les comédiens ont chanté sur le plateau et non dans un studio ».

Amélie Bonnin retrouve Dimitri Lucas, le scénariste, pour écrire un long métrage à partir de cette histoire. La question du retour sera à nouveau présente. La place des parents sera développée. Et la chanson trouvera toujours sa place. « C’est très ludique à fabriquer ».

En finale

À l’issue des trois actes, le public a sélectionné six films : Erratum de Giulio Callegari, Le Monde en soi de Sandrine Stolanov et Jean-Charles Finck, Partir Un Jour d’Amélie Bonnin, Loop de Pablo Polledri, Sami La Fugue de Vincent Tricon, Inconnu au bataillon d’Alexis Loukakis

Infos pratiques

  • Samedi 11 juin à 20 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan
  • Tarif : 6 €
  • Réservation sur www.courtivore.com