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L’autre monde de Zélie Doffémont

À l’issue d’une résidence à la galerie Telmah, la dessinatrice et plasticienne, Zélie Doffémont, présente The Last Dance before the new world, une vision de la danse macabre. Les œuvres sont exposées jusqu’au 4 septembre avec le collectif Nos Années sauvages dans le passage de l’aître Saint-Maclou à Rouen.

Zélie Doffémont n’est pas devenue dessinatrice par hasard. Il y avait « une évidence ». Cette activité artistique lui permet d’avoir « un monde parallèle dans la tête. C’est comme une soupape ». Pourtant l’artiste a mis du temps à « assumer ». Elle a réussi à franchir le pas il y a six ans. « Il a fallu que j’apprenne à me connaître. Il y avait certainement un manque de confiance ». 

Du temps, il lui en faut aussi pour créer. « Mon travail est lent. Il est long à se faire. J’aime prendre mon temps parce que je suis dans l’observation, dans la contemplation, dans l’appréciation de tout ce qui nous entoure. J’ai le goût de la besogne. Je veux mettre dans mes dessins une charge émotionnelle et y cacher plein de choses. En fait, il faut regarder ce qui ne se voit pas ». Zélie Doffémont a su construire un univers très personnel, certes sombre mais rempli de mystère et de poésie. Un univers qui intrigue, captive et surtout questionne.

La dessinatrice et plasticienne se plonge volontiers dans les petites anecdotes de l’histoire de France, les biographies de personnages, l’iconographie médiévale, la peinture symbolique. Elle s’intéresse aux châteaux, aux armures, au cinéma d’épouvante. Un de ses sujets favoris : la monstruosité. « Le seul monstre est humain ». La nature la passionne également. L’une et l’autre sont étroitement liées dans son travail pour évoquer la finitude de l’humanité. « Quelque chose va se reconstruire après nous. Ça refleurira et prendra une autre forme de vie. Je pense que le changement opérera en douceur ».

L’aître Saint-Maclou à Rouen a été un terrain d’inspiration idéal pour Zélie Doffémont. L’artiste y a passé deux mois en résidence avec la galerie Telmah et dessiné cinq panneaux installés dans le Passage. Elle a travaillé sur la thématique de la danse macabre, représentée dans le lieu. Tout est dit dans le titre de cette exposition à découvrir jusqu’au 4 septembre. The Last Dance before the new world.

Cette dernière danse vient ainsi annoncer un bouleversement. Tout se transforme dans la nature de Zélie Doffémont. Une future vie, encore endormie, se réveille doucement. Les racines de végétaux donnent naissance à de nouvelles créatures qui prennent peu à peu la place des êtres humains. Dans ce décor luxuriant en noir et blanc, la dessinatrice laisse de plus en plus de place à la lumière. La vie est sauve. L’imaginaire, aussi.

Zélie Doffémont a invité Roches noires et Marc de Blanchard à mettre en son et animer les saynètes de The Last Dance before the new world. Le musicien et le plasticien ajoutent avec leur création captivante, parfois, hypnotisante, une nouvelle part de mystère et de trouble.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 4 septembre, tous les jours de 9 heures à 19 heures, dans le Passage de l’aître Saint-Maclou à Rouen
  • Du mercredi au samedi de 14 heures à 18 heures à la galerie Telmah à Rouen
  • Mise en son et en lumière des œuvres par Roches noires et Marc de Blanchard les mardi et jeudi de 19h30 à 23 heures
  • Entrée libre