Filles perdues, cheveux gras est devenu un film culte de par son genre, inclassable, et ses dialogues savoureux. En 2002, Claude Duty, connu alors pour ses courts, signait son premier long métrage. Le réalisateur rouennais vient fêter les 20 ans de Filles perdues, chevaux gras vendredi 6 janvier au cinéma Omnia à Rouen.
Claude Duty s’étonne encore. « On me parle toujours beaucoup de ce film. Certains connaissent les chansons. D’autres sortent des bouts de dialogue. Il a marqué une génération. Beaucoup de femmes se sont reconnues dans les personnages. Il a été projeté en 2021 au Arcs Film Festival et à Off Courts à Trouville. L’impact est le même. J’ai l’impression que les gags semblent même mieux fonctionner aujourd’hui ».
Filles perdues, cheveux gras a été remarqué à sa sortie en 2002. Elles sont trois jeunes femmes complètement paumées souhaitant une vie plus ensoleillée. C’est bien connu : l’union fait la force. Elles partent ensemble dans cette quête. Sur leur chemin, elles vont rencontrer des hommes pas toujours fréquentables. Comme les autres films, c’est une idée de scénario qui a surgit. « Cela obéit toujours à une impulsion ».
Un premier long
Difficile de classer ce long métrage tant Claude Duty a emprunté à plusieurs genres : la comédie musicale, de mœurs et sentimentale, le mélo, le conte, le dessin animé, la tragédie… « C’est une sorte de patchwork qui finit par faire un film qui se tient. C’est une drôlerie ». Il y a aussi le scénario, loufoque, et le ton, décalé. Le réalisateur crée un trio détonant, drôle et tendre. Filles perdues, cheveux gras fait désormais partie des films cultes qu’il sera possible de revoir vendredi 6 janvier au cinéma Omnia à Rouen lors d’une soirée anniversaire.
Ce film est le premier long métrage de Claude Duty, connu jusqu’alors pour ses nombreux formats courts et son inventivité. « Je ne pensais pas tourner un long métrage. Cela restait pour moi inaccessible. J’avais un métier qui me plaisait. Pour tourner, il fallait que je quitte tout. J’avais passé la cinquantaine. Pour moi, c’était réglé. Je voyais aussi des réalisateurs tentant de passer au long qui n’y arrivaient pas ». Si techniquement, « réaliser un court ou un long métrage, c’est la même chose », Claude Duty y voit également des différences non négligeables. « Le court, c’est un apprentissage, un laboratoire passionnant. J’aime l’expérimental. On peut faire à compte d’auteur. Le long, c’est une économie. Le poids financier est lourd. Il faut déclencher une armada de choses. Et il y a le verdict du mercredi ».
À trois
Pour Filles perdues, cheveux gras, il y a eu un parfait « alignement des étoiles. J’ai envoyé le pitch à Cédric Klapisch qui m’a conseillé d’aller voir son associé, Bruno Lévy. Quand ils ont lu la première version du scénario, ils l’ont trouvé un peu misogyne et ont proposé de travailler avec une femme ». Pascale Faure a complété le duo de scénaristes formé avec Jean-Philippe Barrau. Lors de cette phase d’écriture à trois, « on s’est renvoyé les balles ».
Quant aux chansons, mises en musique par Valmont, « Jean-Philippe et moi les avions écrites mais nous n’étions pas contents de notre travail. On nous a alors présenté Dominique-Pierre Burgaud. Lors de notre rencontre, nous n’avions pas osé lui montrer nos textes. Nous lui avions juste donné quelques phrases emblématiques et défini nos goûts. J’aime beaucoup la variété. Quand il est revenu avec les chansons, il était très proche de ce que nous avions écrit. Il avait compris ce que nous attendions. Cela lui a d’ailleurs ouvert une carrière de parolier ».
Le tournage de Filles perdues, cheveux gras s’est déroulé à Paris avec Marina Foïs, Amira Casar, Olivia Bonamy, Charles Berling, Léa Drucker, Sergi Lopez… Pour Claude Duty, la direction d’acteurs, « c’est extraordinaire, passionnant et éprouvant. On est confronté à des tempéraments. C’est de la haute voltige ».
Filles perdues, cheveux gras a été nommé aux César dans les catégories Meilleur premier film et Meilleur espoir féminin pour Marina Foïs. Il se pourrait qu’une nouvelle sortie soit programmée.
Infos pratiques
- Vendredi 6 janvier à 20h15 au cinéma Omnia à Rouen
- Réservation sur www.omnia-cinema.com
- Aller au cinéma en transport en commun avec le réseau Astuce