En quête de transe

Photo : Agnès Mellon

C’est une pièce pour mettre les corps en mouvement et amener jusqu’à la transe. Hmadcha – Hors du monde de Taoufiq Izeddiou est à découvrir jeudi 26 janvier au Tangram à Évreux.

Avec sa compagnie, Anania Danse, Taoufiq Izeddiou a pris une certaine habitude. Créer une pièce de groupe puis un solo. « À un moment, j’ai toujours besoin de me retrouver seul, de porter ma danse ». C’est un rythme qui lui convenait bien… jusqu’à la crise sanitaire. Le virus a été comme un grain de sable dans la machine du danseur et chorégraphe marocain. « Je n’avais pas envie d’aller seul sur scène après le confinement. Il me fallait un groupe pour croire encore à la danse ». 

Hmadcha – Hors du monde est une pièce chorégraphique pour neuf interprètes, présentée jeudi 26 janvier au Tangram à Évreux. Après un confinement, Taoufiq Izeddiou ressent un autre besoin. « Je voulais une danse très physique, de l’action, des corps qui bougent. Pendant les confinements, nous étions confrontés aux news et aux fake news. Où est la vérité ? Où est la manipulation ? Tout était confus. J’ai entendu Tahar Ben Jelloun dire : je vous demande d’arrêter le monde, je veux descendre. Il y avait trop d’inconnues. Pour moi, le monde était en transe ». 

Une utopie

Taoufiq Izeddiou s’est à nouveau inspiré de lectures et des rituels d’une confrérie soufie, Hmadcha, qui donne son nom à cette création. « Dans les rituels, on ne lâche pas prise. L’énergie est là et on ne sait pas d’où elle vient. Le corps va toujours au-delà de ses forces, multiplie les performances ». C’est le souffle salvateur, un élan qui va jusqu’à l’épuisement. 

Dans Hmadcha – Hors du monde, le chorégraphe crée une communauté où chacun trouve sa place. « C’est une utopie où tout le monde, avec des individualités fortes, a une importance. Je crois en la sincérité de la danse. Un corps fatigué est très poétique parce qu’il ne peut pas tricher et mentir ».

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