Répondre à l’appel de la mer

Photo : Alban Van Wassenhove

La traversée ne s’effectuera pas sur une mer calme. Dans Vanish, un texte de Marie Dilasser mis en scène par Lucie Berelowitsch, un marin part en mer sur son voilier pour disparaître. La pièce de théâtre est à voir jeudi 2 mars au théâtre de Saint-Lô et mardi 7 mars à la scène nationale de Dieppe.

C’est un élan qui reste difficile à expliquer. Pourquoi un marin est-il prêt à tout quitter pour partir seul sur son bateau ? Est-ce le désir d’un voyage initiatique, le besoin d’un dépassement de soi, une fuite ? Les raisons sont nombreuses. Avant tout, il y a une nécessité de prendre la mer. Dans Vanish, un homme décide de tout quitter, sa famille à laquelle il est très attaché, sa maison, ses amis, pour effectuer un tour du monde en solitaire à bord de son voilier. Lors d’une nuit, il est confronté à un phénomène météorologique étrange qui brouille ses instruments de navigation. Le voilà, après plusieurs jours, seul au milieu de l’océan, souffrant de déshydratation et d’un cruel manque de sommeil qui vont lui provoquer des hallucinations.

Vanish est le fruit d’une rencontre entre Lucie Berelowitsch, metteuse en scène et directrice du Préau à Vire, et Rodolphe Poulain, comédien et skipper. « Nous avons beaucoup échangé ensemble sur la mer, le voyage, la réalité sur un bateau où l’animal social se déplace. Sur un bateau, les masques tombent », indique Lucie Berelowitsch qui a confié à Marie Dilasser l’écriture de la pièce, éditée avec ce titre, Océanisé.e.s. « Sa langue est concrète et poétique, râpeuse avec un travail sur les consonnes et sur les rythmes ».

« Le corps se transforme »

Présenté au théâtre de Saint-Lô et à la scène nationale de Dieppe, Vanish est l’histoire d’un homme qui disparaît volontairement. Rodolphe Poulain incarne ce navigateur aguerri. À terre, le marin a laissé son épouse (Nadja Bourgeois), inquiète. Guillaume Bachelet joue les autres personnages de Vanish et et interprète une partition sonore qui « accompagne tout le spectacle. Les chansons apportent aussi une autre dimension. Ce qui permet de faire sentir un certain décalage. C’est comme une tempête dans un crâne », selon Lucie Berelowitsch. 

Le marin affronte la mer sur son bateau, un espace en constante évolution. « Nous ne voulions pas une scénographie réaliste. Les gestes du marin le sont. Il a une gestuelle très précise, une partition physique très travaillée. Au fil de la pièce, le corps se transforme. Cette traversée a des répercutions sur lui et la fatigue s’installe. Il y a une forme de sauvagerie et d’animalité que nous avons accentuée », remarque le metteuse en scène. Sur le bateau, la parole se libère et devient philosophique pour tenter d’expliquer ce départ.

Infos pratiques

  • Jeudi 2 mars à 20h30 au théâtre de Saint-Lô. Tarifs : de 14 à 8 €. Réservation au 02 33 57 11 49 ou à theatre@saint-lo.fr
  • Mardi 7 mars à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 25 à 12 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Durée : 1h40