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Rouen dans la seconde étape pour devenir capitale européenne de la culture en 2028

La seconde phase est enclenchée. Le dossier de Rouen Seine Normande qui porte la candidature au titre de capitale européenne de la culture en 2028 a été retenu par le jury européen. Au programme  maintenant : un nouveau document à écrire, des actions à mener pour fédérer encore autour de ce projet, un accueil du jury européen à organiser et un oral à préparer. Cette année 2023 sera bien chargée.

Le jury européen l’a annoncé vendredi 3 mars. Avec Bourges, Clermont-Ferrant et Montpellier, Rouen fait partie des quatre finalistes à l’issue de la première phase de sélection de la candidature au titre de capitale européenne de la culture en 2028. Trois jours plus tard, c’est un sentiment de fierté qui domine. Nicolas Mayer-Rossignol n’hésite pas à comparer cette étape à une sélection pour la Ligue des Champions. « C’est un beau premier succès, se réjouit le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie. Les neuf dossiers étaient de haute qualité. Nous participons à un concours de très haut niveau ». 

La force du projet rouennais : il y a tout d’abord « l’aspect collectif de cette candidature », selon Nicolas Mayer-Rossignol. Christine de Cintré, vice-présidente de Rouen Seine Normande 2028, retient aussi « la co-construction avec les habitants qui ont été sollicités. Ce fut un travail de fourmi. La Récolte des rêves a nourri le travail ». L’élue municipale et métropolitaine n’oublie pas « l’audace du projet qui a été félicité ». Quant à Marie Dupuis-Courtes, la présidente de l’association avance « la sincérité d’un projet très fédérateur. C’est notre force ». 

« L’Europe des fleuves« 

Rouen Seine Normandie 2028 qui porte le projet de cette candidature a rendu un document de 60 pages en janvier 2023. Le premier bid book, ou BB 1, est resté secret jusqu’à l’oral, jeudi 2 mars, à Paris devant un jury européen. La Seine, de Giverny jusqu’au Havre et Honfleur, est le fil conducteur, un lien qui doit réconcilier. « Réconciliation » est en effet la thématique transversale de Time to meander, titre de ce BB 1. « Il y a l’Europe des régions. Nous posons d’Europe des fleuves qui portent ces mêmes enjeux de climat, de transition. Ces espaces cristallisent des questionnements contemporains », indique Rebecca Armstrong, déléguée générale de Rouen Seine Normande 2028. 

La programmation artistique sera pluridisciplinaire. Le Festival de la pluie abordera « la question de l’eau. Pour Benoît Laignel (membre du GIEC et vice-président de l’Université Rouen Normandie, ndlr), le sujet est sur la table. Nous avons maintenant besoin que les artistes viennent poétiser tout cela pour vivre une expérience européenne et belle », annonce Rebecca Armstrong. Seine monumentale permettra de découvrir des friches industrielles, investies aussi par les artistes. Avec les Rivières-Monde, la Seine ouvrira dix portes et invitera des fleuves européens. « Cela pose les enjeux de la mobilité. Il faut s’adapter au monde d’aujourd’hui, penser autrement les enjeux du territoire », remarque la déléguée générale. Autre proposition : les Baraques Walden qui s’ouvrent aux autrices et auteurs afin qu’ils soient « en dialogue avec le fleuve ».

100 pages

Une première étape a été franchie. Les prochaines seront décisives. Il y aura un BB 2 dans lequel il faudra « affiner le propos, nourrir les concepts » selon Rebecca Armstrong. Tout en tenant compte les remarques faites par le jury. Ce document, toujours aussi normé, devra comporter cette fois 100 pages et être rendu à l’automne.

Les membres du jury viendront également découvrir le fleuve et ses alentours pendant sept heures. Un moment important puisqu’ils mesureront sur place l’adéquation des propos développés avec les enjeux du territoire. Il restera en fin d’année 2023 le grand oral. Pour Nicolas Mayer-Rossignol, « la deuxième phase doit nous mobiliser. En terme d’identification et d’attractivité, c’est majeur. C’est un investissement pour les 20, 30 et 50 prochaines années ». Le maire de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie est plein d’enthousiasme : « on y va pour gagner ».