Elles sont Ces Gens-là et ont trouvé le courage de raconter. Accompagnées par le Marilù Collectif, quatre femmes, blessées par les affres de la vie, racontent leur volonté de se relever. C’est mercredi 22 mars au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe et c’est poignant.
Pendant de nombreuses années, elles se sont tues. Par honte, par peur, par fatigue. Avec Margot Tramontana du Marilù Collectif, elles ont puisé une force au plus profond d’elles-mêmes pour raconter leur histoire, ponctuées de drames. La première a dû faire face à une profonde dépression après le suicide de plusieurs membres de sa famille. La seconde est confrontée à des regards malveillants et autres préjugés à cause de son poids. La troisième donne toute son énergie à sa famille jusqu’à l’épuisement. Quant à la quatrième, humiliée et battue, elle a subi les accès de colère de son conjoint.
À Pourville, dans une démarche de réinsertion, Margot Tramontana a « invité ces femmes à libérer une parole » pendant cinq semaines. Pas simple quand on s’est construit une armure pour rester debout. La comédienne et metteuse en scène leur a alors transmis les outils du théâtre. De ces témoignages, également filmés, elle a écrit une dramaturgie. Ces femmes ne rejouent pas leur vie mais entament entre elles un dialogue pour porter ensemble une parole forte et bouleversante.
Des parcours universels
Ce sont les histoires de ces quatre femmes qui deviennent néanmoins universelles. Pourtant, Aurélie, Myriam, Mélissa et Lilith se considèrent comme Ces Gens-là, titre de cet objet théâtral, soutenu par le festival Terres de paroles et présenté mercredi 22 mars au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe. « Elles se sont nommées de cette manière. Ce sont ces gens que l’on ne veut pas voir. Elles ont vécu les mêmes choses : soit on dit et on est rejeté, soit on ne dit pas et on s’isole. Elles dénoncent la responsabilité de la société face à des problèmes que l’on étouffe. Elles disent ce que l’on n’a pas envie d’entendre. Je ne m’attendais pas à ce que cela devienne un spectacle aussi politique. Elles sont là, dignes, après tout ce qui leur est arrivé ».
Dans Ces Gens-là, elles évoquent les douleurs. Une d’entre elles n’apparaît pas sur scène pour préserver sa sécurité et celle de son enfant. Elle est tout aussi présente par sa voix, pour surtout partager avec les trois autres l’envie de se reconstruire, les rêves, les futurs projets.
Infos pratiques
- Mercredi 22 mars à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe
- Vendredi 24 mars à 18h30 à la scène nationale de Dieppe
- Gratuit
- Réservation à marilucollectif@gmail.com