Les éboueurs de la ville sont en grève. C’est le début de la série, La Chienlit, imaginée par Le Grand Colossal Théâtre, une troupe à l’écriture trash. Les deux premiers épisodes sont racontés les 24 et 25 juin lors du festival Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen.
Le pouvoir, c’est un sujet qui « taraude » Alexandre Markoff et il traverse ses différentes créations. « C’est un rapport contractuel qui s’établit à tous les niveaux. Je me demande quels sont les ressorts humains qui le rendent possible. Pourquoi faut-il des hiérarchies ? Pourquoi faut-il s’en remettre aux autres ? Pourquoi un régime totalitaire est-il possible ? Pourquoi est-on responsable de la situation dans laquelle on se retrouve ? J’essaie de comprendre. Cette notion de servitude volontaire de La Boétie m’a toujours interpelé ».
Auteur, metteur en scène et directeur du Grand Colossal Théâtre, il s’empare de la thématique dans La Chienlit. Inspirée de l’œuvre de Tristan Eglof, Le Seigneur des porcheries, il a imaginé une série théâtrale qui commence par une grève des éboueurs. Tous les habitants de cette ville de banlieue vivent les mêmes inconvénients mais adoptent des attitudes différentes. Chez quelques-uns, les réactions sont même très vives, voire primaires. Le Grand Colossal Théâtre se plaît à créer des personnages truculents au caractère entier. Avec eux, le chaos est toujours proche.
« Telle une malédiction »
Dans La Chienlit, Le Grand Colossal Théâtre multiplie les angles de vue pour comprendre comment un homme banal, Paul Poupon, enseignant, parvient à s’imposer dans ce conflit. « C’est comme si le pouvoir lui était donné, telle une malédiction. Le maire de la ville perd le sien parce qu’il n’est plus en phase. Il est donc nécessaire de trouver quelqu’un pour trouver une solution. Dans un moment de désorganisation, les uns se dépossèdent de leur action et les autres émergent », explique Alexandre Markoff.
Au festival Viva Cité, à Sotteville-lès-Rouen, la troupe de sept comédiens et comédiennes joue les deux premiers épisodes d’une série qui s’écrit au fil du temps. Pour un fascisme ludique et sans complexe est une réunion de copropriétaires, improvisée et très mouvementée. Suit Feu Madame Singer qui relate le meurtre d’une femme au moment où les tensions dans la ville ne cessent de s’intensifier.
Infos pratiques
- Épisode 1, Pour un fascisme ludique et sans complexe : samedi 24 juin à 15h30, dimanche 25 juin à 15 heures dans la cour de l’école Raspail, rue Raspail. Durée : 1h10
- Épisode 2, Feu Madame Singer : samedi 24 juin à 17h45, dimanche 25 juin à 18h15 dans la cour de l’école Franklin, entrée face au 67, rue Raspail. Durée : 1h10
- Spectacles gratuits à Sotteville-lès-Rouen
- Programmation complète en ligne