Feu est une expérience artistique. Ce spectacle théâtral et musical de Benjamin Lazar est une plongée dans les Pensées de Pascal, ponctuées de musiques issues du répertoire baroque. C’est mardi 22 août à Arques-la-Bataille pendant le festival de musique ancienne de l’Académie Bach.
Les Pensées de Pascal arrivent comme des fulgurances. Ce livre inachevé, comme peut l’être toute interrogation, ouvre de multiples espaces. Benjamin Lazar, comédien et metteur en scène, y revient dans une nouvelle création de Feu, joué mardi 22 août pendant le festival de musique ancienne. « Les Pensées sont les brouillons d’un homme qui pensaient pour lui-même. Ces sont des réflexions qu’il a notées. Le je, dans les textes, est fait pour que le lecteur s’identifie à ce qu’il lit et soit touché par ce qu’il lit ».
Le fondateur du Théâtre de l’incrédule y savoure « la beauté et la liberté du style », une « écriture radicale » dans les brouillons réunis après la disparition de Pascal (1623-1662). Il s’empare de « ces grandes questions de l’homme, de sa finitude, de sa capacité d’être englobé par l’univers et le penser. C’est un jeu de montagne russe ». Feu, extrait de Mémorial écrit dans la nuit du 23 au 24 novembre 1654, s’avère « le texte de sa révélation mystique. Il est comme un talisman pour Pascal parce qu’il a été retrouvé dans la doublure de son manteau. C’est un embrasement apaisé ou un apaisement embrasé ».
Pour faire entendre ces Pensées, Benjamin Lazar souhaite placer le public dans la tête de Pascal. « Il faut que ce soit une rêverie, un moment intime afin que ces textes deviennent ses pensées à lui ». Pour y parvenir, le public, muni de casque, reçoit les mots de Pascal avec un son binaural, comme en trois dimensions. Dans une telle configuration, le jeu du comédien se transforme. « Il se fait au micro. Il est très intime. On peut ainsi se permettre des niveaux sonores qui ne sont pas ceux du théâtre. Il est possible de susurrer, de murmurer… Tout en étant dans l’instant présent ».
Aux Pensées de Pascal viennent en écho des pièces baroques, revissées par Pedro Garcia Velasquez, interprétées par Claire Lefilliâtre, soprano, et Lukas Schneider, viole de gambe.
Infos pratiques
- Mardi 22 août à 21 heures à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Arques-la-Bataille
- Tarifs : 30 €, 23 €, 10 €
- Réservation au 02 35 04 21 03 ou sur www.academie-bach.fr
- Programmation complète en ligne
Une journée avec Pascal
2023 marque le 400e anniversaire de la naissance de Blaise Pascal. « Il a touché tant de domaines de manière si profonde », rappelle Laurence Plazenet, professeure de littérature française à l’Université de Clermont-Ferrand. Pascal a en effet été un mathématicien, un physicien, un philosophe, un poète, un théologien… « Il est à l’origine des mathématiques contemporaines, des probabilités, de la géométrie projective, du calcul infinitésimal. En physique, il a démontré l’existence du vide. On peut dire qu’il a inventé les transports urbains avec le carrosse à 5 sous ».
Quelle place peut avoir Pascal dans le festival de musique ancienne ? « Il a baigné dans un milieu imprégné de musiques. Son père était un passionné. Son premier essai, aujourd’hui perdu, a été un traité sur les sons. Il a travaillé sur le rôle musical de la langue, sur le lien entre musique et mathématique », explique Laurence Plazenet.
Le festival des musique ancienne de l’Académie Bach fête cet anniversaire lors de Pascal on the beach, un cycle de conférences et de lectures, imaginé par Laurence Plazenet, qui présente les différentes facettes de l’homme.
- Mardi 22 août à partir de 10 heures à la médiathèque Jean-Renoir à Dieppe
- Gratuit