Le jazz électrisant de Kutu

Photo : Aurore Fouchez

La soirée promet d’être survoltée avec Théo Ceccaldi et Hewan Gebrewold, des artistes français et éthiopiens. De cette rencontre est née Kutu, un projet jazz, electro-rock et de musiques traditionnelles à écouter mardi 17 octobre à Rouen avec L’Étincelle.

Kutu… un mot pour dire, on y va, et se donner de l’élan. De l’énergie, il y en a justement dans Kutu et elle est même vibrante. Théo Ceccaldi, violoniste audacieux, étonnant improvisateur et musicien défricheur, est à l’origine de ce projet. Point de départ : la découverte des Éthiopiques de l’ethnomusicologue, Francis Falceto. À l’écoute, Théo Ceccaldi est surtout touché par « les sonorités et les voix azmaris ».

En 2019, l’artiste part à Addis-Abeba. « Je souhaitais me rendre compte de la manière dont la jeune génération s’approprie aujourd’hui la musique traditionnelle en Éthiopie ». Là-bas, il fréquence les clubs pour leur ambiance et bien évidemment pour les concerts. « Les orchestres y jouent librement. Ce qui n’est pas le cas en Europe. Addis-Abeba est une ville qui vibre au son de la musique. Dans les petits cabarets, il y a une grande tradition d’improvisation. Le lieu est simple, l’atmosphère, spéciale et l’acoustique, très brute. On y trouve juste des tables, de la paille au sol et on y boit du vin de miel ».

Théo Ceccaldi rencontre deux chanteuses, Hewan Gebrewold et Haleluya Tekletsadik, et des musiciens. « Nous nous sommes retrouvés sur le terrain de l’improvisation ». Par ailleurs, le violoniste collecte des musiques, étudie les spécificités rythmiques et harmoniques, puis arrange ces musiques. « Nous y avons mis notre patte, notre énergie. C’est plus rock et plus électro ». Pour les textes, il donne carte blanche à Hewan Gebrewold et Haleluya Tekletsadik. « Elles évoquent l’Éthiopie et sa culture, ses paysages, sa nature. Elles racontent aussi des histoires d’amour, tristes et heureuses, et parlent de la femme, de leur place dans la société. Elles ont un grand courage parce qu’il y a peu de chanteuses en Éthiopie ».

En concert, mardi 17 octobre avec L’Étincelle, Théo Ceccaldi présente Kutu, « un voyage qui incite à prendre des risques, à aller vers l’autre. Avec ce projet, nous avons en effet pris des risques. Nous avons pris le temps de nous écouter et de découvrir nos cultures respectives ». Pour le musicien, Kutu lui a « ouvert d’autres perspectives sur les tonalités, les genres, les arrangements, sur la manière de me placer. J’ai utilisé mon instrument comme une guitare. J’ai fait plusieurs projets instrumentaux. C’est le premier avec des voix ».

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