Comment se comporter pour être un mec bien ? C’est toute la question qui traverse la nouvelle création des Cambrioleurs. Julie Berès évoque « la fabrique du masculin » dans La Tendresse, jouée le 14 novembre au Rive Gauche, le 17 novembre à L’Éclat et le 20 novembre à L’Arsenal.
Les deux spectacles n’ont pas été imaginés comme un diptyque. Pourtant, ils sont à mettre en miroir. Désobéir a raconté « la construction du féminin dans une société, comme la nôtre, qui dit avoir réglé ses problèmes patriarcaux », rappelle Julie Berès. Il y avait là la nécessité d’être dans la désobéissance sociale, culturelle et familiale, dans un mensonge pour exister.
La metteuse en scène de la compagnie Les Cambrioleurs a modifié son angle de vue et adapté la citation de Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe. « On ne naît pas homme, on le devient. Les hommes aujourd’hui disent ne plus vouloir ressembler à leur père et leur grands-pères ». Ils sont néanmoins confrontés à des injonctions qui les amènent à se mentir. C’est l’objet de La Tendresse, présenté au Rive Gauche, à L’Éclat et à L’Arsenal.
En contradiction
Pour écrire cette pièce de théâtre avec Kevin Keiss, Lisa Guez et Alice Zeniter, Julie Berès s’est nourrie de recherches sociologiques et historiques et de témoignages de jeunes hommes. « Ils sont dans des paradoxes. Ils nous ont dit qu’ils préféraient des femmes fortes, indépendantes, autonomes, passionnée. En revanche, si elles perçoivent un salaire plus élevé qu’eux, cela leur fait peur et remet en cause leur virilité. Les femmes qui draguent, c’est bien juste un soir. Une personne vierge les rassure ».
Des stéréotypes peuvent également être tenaces. Comme celui de l’homme fort et musclé. « Les jeunes hommes passent du temps dans les salles de sport, indique Julie Berès. Ils ont des corps ultra sculptés. On est là dans la survirilisation. Ils ne s’autorisent pas l’échec. Pour eux, le faible est le raté. On reste dans les archétypes lorsqu’il s’agit du physique, de l’argent, de la réussite ».
Dans La Tendresse, la metteuse en scène donne la parole à huit garçons, comédiens et danseurs, qui révèlent leurs désirs, leurs émotions, leurs sentiments, leurs doutes et n’hésitent pas à se moquer des uns et des autres. Ils questionnent aussi cette place de conquérants. Dans leurs récits, les personnages ne manquent pas de contradictions pour tenter de rester dans le groupe.
Infos pratiques
- Mardi 14 novembre à 20h30 au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray. Représentation en audiodescription. Tarifs : de 26 à 8 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 91 94 94 ou sur www.lerivegauche76.fr
- Vendredi 17 novembre à 20h30 à L’Éclat à Pont-Audemer. Tarifs : 14 €, 10 €. Réservation au 02 32 41 81 31 et sur http://eclat.ville-pont-audemer.fr
- Lundi 20 novembre à 20 heures au théâtre de L’Arsenal à Val-de-Reuil. Tarifs : de 25 à 10 €. Réservation au 02 32 40 70 40 ou sur www.theatredelarsenal.fr
- Durée : 1h45