Our Roots Run Deep : c’est le titre du quatrième album de Dominique Fils-Aimé, paru en septembre 2023. L’autrice, compositrice et interprète, originaire de Montréal, est allée chercher les émotions au plus profond de son âme. Dans cette exploration, elle a utilisé sa voix comme un guide. Il y a dans ce disque, entre soul et jazz, des envolées dramatiques et des élans passionnés. Entretien avec Dominique Fils-Aimé qui sera en concert jeudi 16 novembre au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray et vendredi 17 novembre à Juliobona à Lillebonne.
Pourquoi appréhendez-vous votre travail par trilogie ?
J’ai imaginé une première trilogie pour explorer mes questionnements en profondeur. J’ai pu mettre ce travail en parallèle avec mes trois principales influences, le blues, le jazz et la soul. Chacune correspond à une couleur primaire et à un élément. J’ai beaucoup aimé me poser des balises. Cela m’a permis d’être plus libre pour développer les sujets.
Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
C’est comme si je définissais un terrain de jeu. À l’intérieur, je peux m’y promener librement. Ou c’est comme si j’avais une feuille à colorier et, dessus, je m’autorisais à dépasser les lignes.
Qu’ont en commun, selon vous, le blues, le jazz et la soul ?
Ces trois genres musicaux ont en commun d’être connectés à l’émotion. Nous ne sommes pas là dans un calcul mathématique ou scientifique. Les notes permettent d’exprimer et de partager des sentiments.
Avec ce nouvel album, Our Roots Run Deep, vous avez choisi le rapport à la nature. Comment s’est imposé ce sujet ?
Il y a une continuité avec les trois albums précédents. Même s’il existe néanmoins une rupture dans l’évolution du travail. Auparavant, j’étais à l’extérieur de moi. Cette fois, je suis allée dans l’introspection. Cela nous relie à la nature. Pour moi, la nature est la base de tout. Nous faisons partie d’elle parce que nous sommes tout aussi organiques qu’une plante ou un animal. Toute leçon de la nature m’apporte beaucoup. Une forêt, avec toutes ses richesses, se comporte comme une communauté.
Est-ce difficile de parler de soi ?
J’ai choisi de parler de mes croyances, de mes ressentis, de mes pensées. Je me suis donnée le droit d’être dans cette liberté, dans l’authenticité.
Comment avez-vous travaillé votre voix pour cet album ?
J’ai travaillé ma voix pour qu’elle soit connectée à mes émotions. Elle devait être leur miroir. Ce travail en continu me permet d’être moi-même. Je veux être dans cette liberté. Cela fait partie du jazz parce que je me définis comme une artiste de jazz. J’ai fait de ma voix un instrument pour jouer avec les sons.
Infos pratiques
- Jeudi 16 novembre à 20h30 au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray. Tarifs : de 18 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 91 94 94 ou sur www.lerivegauche76.fr Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce
- Vendredi 17 novembre à 20h30 à Juliobona à Lillebonne. Tarifs : de 20 à 6 €. Réservation au 02 35 38 51 88 ou sur www.juliobona.fr