Jusqu’au 6 avril au Havre, le festival, Les Révélations, s’intéresse à l’image, notamment à son avenir. Outre des ateliers, des projections de films, des expositions et des spectacles, il propose un débat sur L’Image de demain créée avec les nouvelles technologies.
L’image a toujours été un sujet de discussion, parfois animé. Selon Luc Pourrinet, directeur de développement de l’école ARTFX, « on s’y est intéressé pour ses aspects techniques et artistiques. Dans ce débat, la question du cadre reste importante. Que peut-on y mettre à l’intérieur ? Et cette question s’est posée dès l’arrivée de la peinture et l’invention de la photographie ». Les avancées technologiques ont aussi bouleversé la façon d’appréhender l’image. La dernière technique, l’intelligence artificielle, questionne beaucoup, voire inquiète encore plus.
Luc Pourrinet se montre optimiste et le dira vendredi 5 avril lors d’un débat sur L’Image de demain avec Alain Goldman, producteur de Légende Films, Jean-Noël Lafargue, responsable des nouveaux médias à l’ESADHaR, et Hélène Moinerie, directrice de LANIMEA, pendant Les Révélations au Havre. Il veut voir là « une révolution tout court, une révolution de l’homme par rapport à lui-même. Comme pour toute chose nouvelle, elle peut faire appel au meilleur de l’humanité comme au pire. Elle oblige l’être humain à réfléchir à de nouveaux modes d’organisation, de création… »
L’IA, sans émotion
Il faut voir l’intelligence artificielle (IA) comme « un outil. Et nos étudiants l’ont bien compris, assure Luc Pourrinet. L’IA ne peut pas effectuer 100 % d’un travail. Elle n’est pas douée d’émotion, d’émotivité. Elle n’a pas de subtilité, de complexité. Or la création est principalement liée à une émotion. Elle ne peut donc pas être touchée, quelle que soit sa forme ».
Autre point positif : l’intelligence artificielle peut offrir des éléments inattendus. « L’IA n’est pas une diffusion de savoirs. Elle a une capacité à engranger et à régurgiter du savoir. Les scientifiques qui se sont penchés sur le sujet se sont retrouvés avec des réponses différentes auxquelles ils pensaient. Il y a ainsi un biais cognitif. C’est enrichissant. Se posent par ailleurs un problème juridique, de droits d’auteurs et de modèle économique. Là, nous n’avons pas encore la réponse ».
Aucune raison de se faire peur pour l’instant, estime Luc Pourrinet. Pour éviter de tomber dans une facilité et déjouer les trucages, « il reste l’éducation et c’est notre travail. C’est ce qui fera la différence. Comment allons-nous éduquer à utiliser ces outils, à faire comprendre qu’il existe des biais et à analyser les images ? » Les enjeux sont énoncés pour se protéger de toute naïveté.
Infos pratiques
- Vendredi 5 avril à 10h30 au Sirius au Havre
- Programme complet des Révélations
- Entrée gratuite
- Réservation en ligne