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Le monde d’après du Munstrum Théâtre

Photo : Darek Szuster

Après une catastrophe, trois personnages grotesques se trouvent face au néant. C’est le point de départ de l’histoire de Clownstrum, une création, remplie d’humour, de la compagnie Munstrum Théâtre. À voir du 5 au 7 juin à Grand-Quevilly avec le théâtre Charles-Dullin et le festival Terres de paroles.

Avec la compagnie Munstrum Théâtre, il se produit toujours une catastrophe. Chaque tragédie permet à la troupe de Louis Arene et Lionel Lingelser d’observer une société en désordre, de scruter les comportements des survivants et d’explorer les peurs. Les personnages en deviennent vite des monstres tentant désespérément de sauver leur peau. Même s’il faut sacrifier son voisin. Ces êtres tombés dans la folie en deviennent même drôles.

Dans Clownstrum, présenté du 5 au 7 juin à Grand-Quevilly, c’est la fin du monde. Enfin presque puisqu’il reste trois rescapés. Trois corps surgissent d’un chaos. Ils sont hébétés, fragiles et couverts d’une épaisse couche de poussière. Autre point commun : ils portent un nez rouge. « Nous avions envie d’écrire un spectacle drôle et de nous emparer de cet outil qui amène le comique et le grinçant. Il y avait une volonté de jouer sur ce grand écart », explique Louis Arene.

Rechercher le pouvoir

Ces trois personnages, désespérés, tentent alors de comprendre ce qu’ils ont vécu. « Ce sont des figures mouvantes, pathétiques et ironiques. L’une est plus rêveuse, plus poétique. Elle cherche à revivre un amour. Les deux autres sont plus politiques et dans la manigance ». Dans ce reste du monde, il va bien falloir organiser le quotidien. Alors, très vite, les égos vont se faire entendre… « Le pouvoir est une constituante de notre monde. Nous sommes confrontés sans cesse à des rapports de pouvoir, remarque Louis Arene. Les leaders les plus fous prennent le pouvoir, puisent dans les ressources jusqu’à la sécheresse ultime ».

Dans ce spectacle, il y a un quatrième personnage, le lieu de la représentation, tenu secret. « Nous voulons surprendre, indique le metteur en scène. À chaque fois, nous recherchons un no man’s land, un endroit insolite, un décor brut. Les spectateurs sont ainsi invités à se déplacer dans cet inconnu où nous devons nous adapter pour jouer. Chaque spectacle est alors unique. Nous en modifions parfois la fin ».

Clownstrum raconte les angoisses contemporaines. « Des choses qui nous hantent. En tant que citoyen, des sujets nous préoccupent. L’état du monde ne s’améliore pas et nous voulons nous adresser à nos contemporains pour qu’ils s’interrogent ». Dans ce monde d’après, le Munstrum Théâtre montre peu d’optimisme.

Infos pratiques

  • Mercredi 5, jeudi 6 et vendredi 7 juin à 20h30 à Grand-Quevilly
  • Rendez-vous sur le parking du lycée Val de Seine
  • Durée : 50 minutes
  • Tarifs : de 15 à 5 €
  • Réservation au 06 79 18 08 60 ou sur www.dullin-grandquevilly.fr
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce