Une saison au Volcan pour regarder le monde

photo : Kalimba

L’équipe du Volcan présente jeudi 13 et vendredi 14 juin au public la saison 2024-2025 qui ouvre « Une Fenêtre sur notre monde », un souhait de Camille Barnaud, la directrice de la scène nationale du Havre.

Ça balance dans le cœur de Camille Barnaud. La directrice du Volcan au Havre oscille entre deux sentiments. D’un côté, il y a l’inquiétude en raison d’une « inflation constante qui réduit les marges de manœuvre. Les scènes labellisées ne subissent pas de coupe budgétaire. Au Volcan, nous sommes très soutenus mais il n’y aura pas de refinancements publics. Des questions restent en suspens. Notamment sur l’emploi des équipes et sur les retombées sur la diversité de la création. Sans création hier, il n’y aura pas de patrimoine demain ».

Il y aussi de la joie d’avoir présenté une première saison très attendue avec ses 83 spectacles et 51 390 billets vendus. « Nous avons constaté un taux de fréquentation supérieur à 81 % », se réjouit Camille Barnaud. De la joie encore d’avoir rencontré « un public havrais curieux et très critique. À l’issue des spectacles, les discussions étaient passionnantes et enrichissantes ». 

De la joie enfin de présenter jeudi 13 et vendredi 14 juin une nouvelle saison et ouvrir Une Fenêtre sur notre monde. C’est le titre de cette programmation 2024-2025. « Une saison ne reflète pas une actualité. Mon souhait est de donner à voir tout le spectre de la création contemporaine. Les artistes ont en effet une vision du monde, abordent des thématiques qui se recoupent et développent des avis différents. C’est cette multiplicité de points de vue et de médiums qui sont cette fenêtre. Ensuite, à chacun de se faire sa propre idée ».

77 spectacles

La saison 2024-2025 est riche de 77 spectacles avec 249 représentations et 14 créations. Elle commence les 3 et 4 octobre avec Les Filles du renard pâle (en photo), des funambules en pleine Révolte. Yngvild Aspeli s’empare du roman de Melville, Moby Dick, avec des marionnettes. Christian Hecq et Valérie Lefort racontent l’histoire des Sœurs Hilton, des siamoises maltraitées pendant toute leur vie. David Bobée a fait de Dom Juan un personnage au comportement toxique. Baro d’evel, une compagnie avec un langage poétique, s’interroge : Qui Som ? (Qui sommes-nous ?). Les créations d’Emmanuel Meirieu, comme Dark Was The Night, sont toujours empreintes d’humanité. Rocío Molina vient danser un flamenco enflammé dans Al Fondo riela (lo otro del uno). Raphaëlle Boitel met en scène le Groupe acrobatique de Tanner dans Ka-In.

Les quatre artistes associés seront présents sous différentes formes. Nosfell donnera la première de Frères de lait, une pièce sur l’héritage culturel et la transmission. Guy Cassiers accompagne à la mise en scène Jean-René Lemoine, auteur de Face à la mère, un monologue adressé à une mère qui n’a jamais voulu quitter son pays en guerre. Gisèle Vienne revient avec L’Étang. Quant à Émilie Rousset, elle participera à l’élaboration du programme des rencontres et des tables rondes.

La création régionale

Le Volcan accueillera tout au long de cette saison les compagnies régionales. En musique : l’Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé interprète les Lamentations des hommes de Marc-Antoine Charpentier. Les Musiciens de Saint-Julien de François Lazarevitch jouent Beauté Barbare, un répertoire de musiques populaires de l’Europe de l’Est. 

La Fugitive, engagée dans le collectif #MeTooThéâtre, présente Les Histrioniques. Fouad Boussouf, directeur du Phare, centre chorégraphique national de Normandie, reprend Vïa, une pièce écrite pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Tout comme PJJP avec Derrière et Les Galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre (ce qui rend la baignade bien plus agréable). Le collectif Rotule joue Noise Story pour les enfants. Il est question d’écologie dans Nous étions la forêt et dans La Nuit sans fin de La Vie Grande et de colonisation des imaginaires dans La Grande Dépression de la Compagnie du 4 Septembre. Akté dégomme le patriarcat dans La lente et Difficile Agonie du crapaud buffle. Carine Piazzi aborde les violences conjugales dans Un Oiseau à l’aube. La Dissidente adapte La Plus Précieuse Des Marchandises de Jean-Claude Grumberg. 

Plusieurs festivals viennent ponctuer cette saison. Le Ad Hoc avec 23 spectacles, se tiendra du 30 novembre au 7 décembre dans 12 communes et s’adressera toujours aux enfants. Fragments apporte un soutien à la jeune création. Déviations, dédié aux nouvelles formes dramaturgiques, fait découvrir Je suis une montagne d’Éric Arnal-Burtschy où le public devient vraiment une montagne et Skinless de Théo Mercier qui met face aux choses non désirées.

Infos pratiques

  • Jeudi 13 (complet) et vendredi 14 juin à 19 heures au Volcan au Havre
  • Entrée gratuite
  • Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com