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Adélys : « je vis ce que je sens »

photo : Lara Herbinia

Elle est facilement reconnaissable avec sa coupe de cheveux au carré, son ciré et ses chaussures jaunes. Adélys partage ses émotions ressenties pendant ses promenades à Bruxelles, à Montréal et en Laponie. Elle raconte ses combats écologiques et féministes dans ce premier album, Toutes Les Fenêtres et les ruisseaux, sorti le 1er septembre 2023. Elle pose sa voix délicate sur une pop-électro créant ou des univers intimistes ou des instants plus dansants. Après deux semaines au Québec, Adélys est samedi 18 novembre au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen pendant le festival Chants d’elles avant un passage samedi 2 décembre au musée de Louviers. Entretien.

Vous êtes allée à Montréal, à Bruxelles et en Laponie, que regardez-vous lorsque vous êtes en voyage ?

Pendant mes voyages, je pense que je me laisse vivre. Je ne prévois jamais grand-chose. Je marche, je reste dans l’instant présent et je guette la nouveauté. J’explore sans savoir sur quoi j’écrirai plus tard. Des choses viennent me percuter. Comme toutes les traces d’humanité. Et je me demande ce qui fait que je vais pouvoir respirer, me sentir libre dans ce monde étrange et hyper normé.

Comment choisissez-vous vos destinations ?

Le choix est lié aux dates de concert, aux résidences. Il n’y a pas trop de hasard. Cependant, je suis davantage attirée par les pays nordiques. J’y trouve beaucoup de beauté même si le gris reste la couleur dominante. La nature y est aussi très présente.

Quand vous voyagez, à quel moment surgissent les sensations ?

Les sensations viennent d’elles-mêmes. J’écris quand les choses me touchent. Je travaille alors sur mon téléphone, sur mes carnets… J’étais récemment à Montréal, je me suis demandé ce que la ville pouvait m’offrir comme sentiments. Je vis ce que je sens. Tout cela relève du hasard ou pas. Il y a du lâcher-prise et du contrôle.

Une partie de cet album, Toutes Les Fenêtres et les ruisseaux, est consacrée à vos engagements. Que représentent-ils dans votre vie ?

C’est une résistance, ma raison d’être pour dire de manière symbolique ce qui se passe dans ce monde. Je ne fais pas de militantisme mais je souhaite que mes textes aient une portée politique. Je m’intéresse au monde, à son histoire et j’essaie de comprendre les coulisses.

Et dans ce monde, il y a d’un côté la nature, de l’autre la ville.

C’est tout un entremêlement. Comme les racines d’un arbre prises dans le bitume. Néanmoins, il y a des cloisons entre la nature et la ville. Dans l’une, il y a l’idée d’ouverture, dans l’autre, celle de fermeture. Et nous faisons partie de ce grand tout.

Il a fallu 4 EP avant la sortie du premier album. Pourquoi ?

Ces EP ont été des esquisses. J’étais moins à la tête du navire. Cet album est une vraie prise de conscience et un vrai choix. Il a demandé beaucoup de recul, de maturité et de responsabilité. J’ai fait jusqu’alors tout ce chemin pour en arriver là, à un endroit où je me sens moi-même.

Comment avez-vous envisagé les concerts ?

Je veux être uniquement dans le corps. J’ai opté pour être face au public et le plus sobre possible. Cela me permet d’être dans l’incarnation. Je suis ainsi la goutte d’eau, l’araignée, l’animal commercial…

Quelle place tient la danse ?

Il y a une corrélation entre le chant, la danse et l’énergie que j’y mets. La danse est là et le sens naît grâce à elle.

Infos pratiques

  • Samedi 18 novembre à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. En première partie de La Grande Sophie. Tarifs : de 30 à 15 €. Pour les étudiants : carte Culture.  Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com Aller au concert en transport en commun avec le réseau Astuce
  • Samedi 2 décembre à partir de 14 heures au musée de Louviers. Entrée gratuite. Renseignements au 02 32 09 58 55 ou en ligne