“Le Chant des justes”, une exploration musicale de l’humanité

photo : Ghislain Dibie

La 27e édition du festival de musique ancienne de l’Académie Bach accueille un événement particulièrement attendu :  Le chant des Justes par Ghislain Dibie et son ensemble, Le Concert des Planètes. Cette performance se déroulera dans le cadre enchanteur de l’église de Varengeville-sur-Mer, jeudi 22 août.

Ghislain Dibie est une figure reconnue dans le monde de la musique ancienne. Directeur artistique, il est à l’origine du Concert des Planètes, un ensemble qui s’attache à redonner vie aux répertoires des époques médiévale, Renaissance et baroque. Cet ensemble se distingue par une approche rigoureuse et inspirée, combinant authenticité historique et émotion contemporaine. Avec Alice Cota, violiste et seconde directrice artistique, il s’est donné pour mission de faire revivre des œuvres parfois oubliées ou méconnues du grand public. Avec Le Concert des Planètes, il explore les interactions entre musique, poésie et spiritualité, créant des expériences immersives où le sacré prend une dimension presque palpable.

Véritable constellation musicale, cet ensemble réunit des musiciens spécialistes de la musique ancienne, jouant sur des instruments d’époque ou des répliques fidèles. Leur travail est salué pour la finesse de leur interprétation et la profondeur de leur engagement artistique. Chacun des membres de la formation contribue à créer une harmonie collective, où chaque note est imprégnée du respect des traditions et de la recherche d’une expression authentique. “Pour moi, les chanteurs et les musiciens forment un tout, explique Ghislain Dibie. Les voix se mêlent de façon homogène aux instruments et ont chacun la responsabilité d’une partie de l’harmonie.”

Avec cette nouvelle production, Ghislain Dibie, muni de son orgue positif (petit type d’orgue portatif à un seul clavier), poursuit son exploration des thèmes spirituels et existentiels qui traversent la musique ancienne, en mettant l’accent sur l’homme face à l’absurdité du monde. “Cela a un lien avec le Covid, à l’issue du confinement. Avec Jean-Paul Combet – directeur de l’Académie Bach et du Festival de musique ancienne – on avait le souhait de narrer une histoire, en forme de questionnement… un peu comme la figure de l’homme juste qui s’interroge sur le désordre qui l’entoure”. Le Chant des Justes est une méditation musicale sur l’homme résigné et révolté à la fois, incarné par des figures bibliques comme Moïse, David ou Aaron. 

Une réflexion musicale sur la morale et l’esthétique

En 2015, Ghislain Dibie et Le Concert des Planètes avaient déjà marqué les esprits avec un triptyque de trois concerts, donné en trois endroits différents. Le Psaume et sa chanson explorait les dimensions poétiques et musicales des psaumes de David. Le Chant des Justes s’inscrit en continuité de ce projet, en approfondissant les thèmes de la louange, du pardon et de l’espoir, mais cette fois à travers le prisme de l’homme juste, celui dont la clameur ou la plainte est ancrée dans une recherche inlassable de sens et de justice. Celui qui conserve une fidélité aux symboles de la nature et à une humanité capable de beauté et d’amour.

Ici, Ghislain Dibie puise dans le répertoire des compositeurs de la Renaissance tels que Jan Pieterszoon Sweelinck, Claude Goudimel ou encore Jean Servin. Ces musiciens, pour qui l’homme juste se situe à l’intersection de la morale et de l’esthétique, ont développé une musique où le contrepoint devient une métaphore de l’équilibre fragile entre justice et chaos. Leurs œuvres, souvent empreintes d’une profonde réflexion spirituelle, forment des “cosmos de beauté” tendus vers une justice idéale, comme l’évoque le Psaume 148.

L’église de Varengeville-sur-Mer, avec ses fresques de Georges Braque et son atmosphère chargée de spiritualité, offre un cadre parfait pour Le Chant des Justes. La résonance naturelle de l’édifice et son histoire riche renforceront l’impact émotionnel et spirituel de cette création, invitant le public à une expérience introspective. Un concert qui s’annonce comme l’un des moments forts du festival où le passé et le présent se rencontrent dans une harmonie parfaite.

Infos pratiques

  • Jeudi 22 août à 20 heures à l’église à Varengeville-sur-Mer
  • Tarifs : de 30 à 10 €
  • Réservation sur www.academie-bach.fr