Comment douter ne doit pas nous amener à penser n’importe quoi… C’est le sous titre de la nouvelle création des Maladroits. Avec Subjectif Lune, la compagnie, associée au Sablier, questionne tous les complotismes. C’est à voir mercredi 16 octobre au théâtre Jean-Vilar à Ifs et du 19 au 21 mars avec Le Trident à Cherbourg.
Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont-ils réellement marché sur la lune le 21 juillet 1969 ? Pour certains, la question reste encore en suspens. Cet événement planétaire fait même l’objet de nombreuses théories complotistes. Comme d’autres faits d’actualité. « Les idées complotistes ont explosé avec le Covid. Cela a été un bouillon de culture parfait pour les fake news qui sont entendues, relayées…, remarque Benjamin Ducasse. C’est très difficile de lutter contre ces idées parce que cela renforce les postures. On constate qu’il y a une certaine euphorie à tomber dans une théorie complotiste. On a l’impression d’avoir découvert quelque chose d’incroyable, de faire partie d’une communauté. C’est l’antichambre du fascisme ».
Un sujet idéal pour Les Maladroits qui aiment se pencher sur les thématiques politiques, historiques et sociales. Il a été abordé au moment de l’écriture de Camarades avant de devenir évident après la publication d’un sondage par l’Ifop en 2018. Pour 16 % des Français, les Américains ne sont jamais allés sur la lune. Subjectif Lune, ou comment douter ne doit pas nous amener à penser n’importe quoi, est à découvrir mercredi 16 octobre à Ifs, puis du 19 au 21 mars à Cherbourg.
Avec la vidéo
Dans cette création, Les Maladroits ont imaginé un monde sans mémoire commune. « Là , le complotisme est la norme », indique Benjamin Ducasse. Alors quatre historiens s’amusent à reconstituer cette expédition lunaire avec une multitude d’objets, notamment ceux utilisés pour le camping. Pendant ce travail, l’un d’entre eux se persuade que les astronautes américains ont bien aluni et mis ce pied sur la lune. Les autres pensent que les scènes ont été tournées dans un studio.
Une nouveauté pour la compagnie : l’emploi de la vidéo. « Nous filmons en direct toutes les manipulations au plateau et tout est projeté en grand sur une toile, explique Benjamin Ducasse. Il y a une variation des utilisations de la caméra avec l’autofilmage. Nous filmons aussi les objets pour obtenir des décors. Nous sommes parfois proches du film documentaire ». Autant d’approches pour éveiller un esprit critique et fabriquer des situations burlesques.
Infos pratiques
- Mercredi 16 octobre à 19h30 au théâtre Jean-Vilar à Ifs. Tarifs : de 16 à 3 €. Réservation au 02 31 82 69 69 ou en ligne
- Mercredi 19 mars à 20h30, jeudi 20 mars à 19h30, vendredi 21 mars à 20h30 au théâtre L’Italienne à Cherbourg. Tarifs : de 22 à 10 €. Réservation au 02 33 88 55 55 ou en ligne
- Durée : 1h30
- À partir de 12 ans