Dans Frères de lait, Nosfell revient sur les traces de son enfance et explore une autre partie de son univers singulier et merveilleux. Les premières représentations de ce spectacle, entre théâtre, musique et danse, sont à voir mardi 5 et mercredi 6 novembre au Volcan au Havre.
Cette quête l’anime depuis de nombreuses années. « Comprendre qui je suis, d’où je viens m’habite et me tourmente ». D’où très certainement une profonde mélancolie dans la musique et les performances de Nosfell. Dans cette recherche sur soi, il y toujours un retour à l’enfance. C’est incessant chez cet artiste si créatif, artiste associé au Volcan au Havre. C’est même « une obsession. Je n’y peux rien. Je fais partie de ces personnes qui ont un trauma de famille. Dès fois, je me débats. D’autres fois, cela me raconte des histoires. Je sanctuarise mes sensations dans la création, dans la joie de rechercher des couleurs et des sonorités ».
Présenté les 5 et 6 novembre au Volcan, Frères de lait renvoie à l’histoire de la famille paternelle de Nosfell. « L’identité de mon père est floue parce que ma grand-mère aimait deux hommes. Je suis parti enquêter sur l’histoire de cette femme. J’ai fait un voyage épigénétique. J’ai voulu retrouver les odeurs, les couleurs dans le village où mon père, ses frères et ses sœurs ont grandi au Maroc. J’ai voulu retrouver cette langue, le tamazight. Cette langue qui m’a bercé parce que je l’ai beaucoup entendue. Mais, par souci d’adaptation, mon père ne nous l’a pas transmis. Comme sa culture ».
Frères de lait aborde la thématique de la transmission dans une traversée onirique, comme Nosfell sait si bien les imaginées. Entouré de Julien Ferranti, danseur, et de Myriam Jarmache, chanteuse lyrique et danseuse, il raconte cet épisode familial avant de convoquer cette grand-mère. Pendant cette tentative de lien, « elle nous rembarre et nous dit d’aller vivre notre vie ». Ensemble, ils sont trois frères et sœur de lait, empreints de leur culture respective. « Il y a là un côté syncrétique. Nous sommes dans un folklore imaginaire » lors d’une fête où la danse crée un rituel et où résonnent des chants polyphoniques écrits en klokobetz, la langue poétique de Nosfell.
Infos pratiques
- Mardi 5 novembre à 20 heures et mercredi 6 novembre à 19 heures au Volcan au Havre
- Durée : 1h10
- Spectacle à partir de 10 ans
- Tarifs : de 25 à 5 €
- Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com