Étienne de Bortoli, Jon Sayer et Romain Simard ont commencé à jouer de la musique ensemble lorsqu’ils étaient au collège. Photøgraph est ainsi né avec la volonté de mêler de multiples influences rock et électro. Dans Secrets de Beatmaker, présenté le 22 novembre au Kubb à Évreux et le 7 décembre au 106 à Rouen, le trio revient sur sa passion pour les musiques électroniques et les machines en parcourant différentes étapes d’une histoire riche. Il le fait en dévoilant les sept commandements pour devenir un beatmaker génial et en reprenant des titres de The Who, Daft Punk, Led Zeppelin… Entretien avec Romain Simard.
Comment devient-on un beatmaker ?
On devient un beatmaker de plein de manières différentes. Avec les machines et Internet, c’est plus facile. Il faut ajouter toutes les connaissances accumulées ces dernières années. Il est aujourd’hui possible de produire de la musique chez soi. Quand nous étions petits, si on voulait enregistrer des morceaux, nos parents nous payaient des sessions en studio. J’ai laissé la guitare pour devenir un beatmaker après avoir entendu Gorillaz. Il utilise les synthés comme tout autre instrument. L’ordinateur est un instrument comme un autre. Quand j’ai commencé la guitare, je passais huit heures par jour à jouer. J’ai aussi passé huit heures par jour pour apprendre à me servir des machines.
Photøgraph est un groupe de pop alternative. Outre Gorillaz, qu’est-ce qui a fait basculer le trio vers les musiques électroniques ?
Au départ, nous sommes un groupe avec Jon au chant, Étienne à la batterie et moi à la guitare. Quand est arrivé le Covid, nous ne pouvions plus donner de concerts dans les salles. Notre tournée a été annulée. Il était en revanche possible de jouer dans les établissements scolaires. Nous avons ainsi acheté un système de sons pour aller expliquer les musiques électroniques dans les écoles.
Dans Secrets de Beatmakers, vous racontez une histoire. D’où partez-vous ?
Notre objectif est de montrer comment on peut faire de la musique. Nous parlons d’instruments, de sons, même de tous les sons qui nous entourent. Un objet qui tombe à terre crée une sonorité. Il est donc possible de faire de la musique avec tout et n’importe quoi. Puis on se nourrit de tout ce que nous écoutons. The Who By Numbers de The Who a été l’album phare quand on avait 12 ans.
Lors de ce concert, nous donnez les sept commandements du beatmaker.
Ce sont sept grandes idées, sept principes que nous nous appliquons à nous-mêmes.
Comme être fou de sons ?
Oui, une chanson naît par un son qui nous marque. La musique arrive ensuite. En fait, il faut être attentif aux accidents. Maintenant, nous ne cherchons plus. Tout devient naturel.
Un des commandements préconise également d’aller « piquer la musique des autres ».
Oui et Daft Punk en est le plus bel exemple. Le groupe a piqué de la musique à tout le monde pour en faire quelque chose d’incroyable.
Quelles machines avez-vous construites ?
Cela a été un défi technique. Nous tournons avec tout notre matériel pour être autonomes. Nous avons trois synthés analogiques, des micros partout, une magic box avec de la lumière, des samplers et pas mal d’instruments. C’est un vrai casse-tête au niveau technique.
Infos pratiques
- Vendredi 22 novembre à 19h30 au Kubb à Évreux. Tarifs : de 12 à 5 €. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
- Samedi 7 décembre à 16 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 12,50 à 4 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
- Durée : 50 minutes
- Concert à partir de 9 ans