Faire corps avec la forêt

Photo : Virginie Meigné

La forêt, décor de nombreux contes, est aussi un enjeu politique. Agathe Charnet s’est documentée sur cet espace à préserver pour évoquer le rapport à la nature dans Nous étions la forêt, un spectacle théâtral et musical de La Vie Grande en tournée en Normandie, jusqu’au mois de mai au Préau à Vire, au Volcan au Havre, au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly avec le CDN de Normandie-Rouen et au théâtre Legendre à Évreux avec Le Tangram.

Nous étions la forêt… C’est le titre de la nouvelle création de La Vie Grande. Une phrase avec un verbe au passé et non au présent. « Nous perdons le vivant. Chaque jour, un peu de biodiversité s’amenuise. Le paysage se transforme et ne sera plus jamais le même parce qu’il est mis en péril. Cette forêt-là disparaît. Il faut se rendre compte de cette dimension-là », de la fragilité d’un espace menacé par des injonctions économiques.

Agathe Charnet l’a constaté en allant vivre à plusieurs reprises dans les forêts à Eu, en Corrèze, en Bretagne, en Norvège. L’autrice et metteuse en scène ne s’est pas arrêtée là pour éprouver la métamorphose d’un paysage. Elle a rassemblé une importante matière documentaire. « J’ai une formation de journaliste. C’est un métier que j’ai exercé. Le reportage fait partie de mon identité théâtrale, de mon écriture ». Elle a rencontré une centaine de personnes, scientifiques, garde-forestiers, élagueurs, militants, passionnés… pour « avoir une connaissance sensible et non théorique ».

Une joie militante

Cette réalité, Agathe Charnet, « éco-anxieuse », l’évoque dans Nous étions la forêt, présentée au Préau à Vire, au Volcan au Havre, au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly et au théâtre Legendre à Évreux. L’histoire : à l’orée de cette forêt, le bois de la Fermette, il y a un jeune couple nouvellement installé pour trouver le grand air, un garde-forestier épuisé, une arboriste-élagueuse révoltée, un jeune ornithologue et une aide-soignante. Leur vie bascule après l’annonce par la municipalité de raser une grande partie de la forêt pour implanter un parc photovoltaïque. Les débats sont ouverts. Une crise aussi. « La forêt est un espace politique où l’homme est présent. Il y a alors beaucoup de tension ».

Nous étions la forêt est une fable, avec plusieurs rebondissements, écrite pour six comédiennes et comédiens afin de « parler du vivant » et de « lancer un cri de résistance ». Sans oublier les contradictions des uns et des autres. Agathe Charnet a souhaité apporter une part d’humour et de fantaisie dans cette fiction théâtrale et musicale. « Le chant, c’est le souffle. Nous nous amusons avec le registre baroque, les chants lyriques, le slam et la chanson populaire. La joie est ici militante ». Le spectacle se joue en salle, puis en extérieur dans la forêt.

Infos pratiques

  • Mardi 4 et mercredi 5 février à 20h30 au Préau à Vire. Tarifs : de 16 à 5 €. Réservation au 02 31 66 66 26 ou sur www.lepreaucdn.fr
  • Mardi 25 février à 20 heures au Volcan au Havre. Tarifs : de 25 à 5 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com
  • Jeudi 27 et vendredi 28 février à 20 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : de 15 à 1 €. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Samedi 3 et dimanche 4 mai à 17 heures au théâtre Legendre à Évreux. Tarifs : de 20 à 10 €. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Durée : 1h50
  • À partir de 15 ans