Elle a joué au théâtre, fait un passage par le mannequinat avant de devenir une autrice, compositrice et chanteuse à la voix enchanteresse. De Solann, il faut surtout retenir une écriture acérée pour décrire des blessures enfouies. Après un EP, Monstrueuse, elle a publié le 24 janvier 2025 un premier album, Si on sombre, ce sera beau, à l’univers électro-pop. Elle sera en concert mercredi 26 février au Big Bang Café à Hérouville-Saint-Clair et jeudi 27 février au 106 à Rouen.
Si on sombre, ce sera beau… Un titre en forme de présage. Comme cette pochette, tel un tableau évoquant une scène mythologique, qui représente la fin d’un festin où il reste quelques fruits. Une jeune femme est seule, perdue dans ses pensées alors que tout brûle dans le lointain. Solann aime les symboles dans la peinture comme dans l’écriture.
Sorti après un premier EP, Monstrueuse, le premier album de Solann, Si on sombre, ce sera beau, est tel un cabinet de curiosité pour raconter un brasier intérieur à travers des histoires féministes. En concert au Big Bang Café à Hérouville-Saint-Clair et au 106 à Rouen, l’artiste, Révélation féminine des dernières Victoires de la musique, dépeint les passions dévorantes, les égarements, les tourments, les relations toxiques… Les textes sont sombres, graves. L’écriture, incisive, voire revendicative.
Solann trouve là « une source d’apaisement. L’écriture m’emmène dans un autre monde. Elle vient quand quelque chose me fait mal ou me frustre et de mon envie de ne pas laisser les choses à l’intérieur. Elle a un effet thérapeutique. Il y a quelque chose d’instinctif. Les mots viennent assez rapidement. Je fais beaucoup de séances de psychologie qui m’aident beaucoup à prendre du recul. Je ressors à chaque fois avec plus de clarté ». Et la musique aux mélodies entêtantes et aux sonorités électroniques ? Elle est « un jeu de ping pong avec Marso ».
L’univers musical de Solann, presque enchanteur, est aussi nourri de peinture et de théâtre. La peinture ? « Ce n’est pas la même vibe. Je peins pour me détendre ». Le théâtre ? Son expérience l’a peu aidée pour la scène. « Au théâtre, on peut se cacher derrière un personnage et on doit s’adapter au rôle. En concert, c’est différent, je montre mes tripes aux gens et je leur demande de s’adapter à moi. Je me suis perdue au début. Les premiers concerts ont été douloureux. Je ne me sentais pas légitime. Je n’arrivais pas à bouger, à donner ce que je voulais. J’étais pétrifiée ». Commencée pendant les confinements, l’écriture de chanson a été une bouée et a propulsé la chanteuse vers un succès fulgurant. Aujourd’hui, « le théâtre me manque. Je pense y retourner quand j’aurai du temps mais davantage en tant qu’autrice ».
Infos pratiques
- Mercredi 26 février à 20 heures au Big Bang Café à Hérouville-Saint-Clair. Première partie : Cold Lemonade. Tarifs : de 28 à 21 €. Réservation en ligne
- Jeudi 27 février à 19h30 au 106 à Rouen. Première partie : Simone Ringer. Tarifs : de 27,50 à 10 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com Aller au concert en transport en commun avec le réseau Astuce