Avant la cérémonie des Victoires de la musique classique, transmise mercredi 5 mars sur France 3 et France Musique, les répétitions s’enchainent sur le plateau du Théâtre des Arts à Rouen. Mehdi Kerkouche ouvre la soirée avec une séquence dansée sur l’une des Quatre Saisons de Vivaldi.
Après les Molière et les Victoires de la musique, Les Victoires de la musique classique. Cette 32e édition, diffusée sur France 3 et France Musique, se tient mercredi 5 mars au Théâtre des Arts à Rouen. La veille de la cérémonie, présentée par Stéphane Bern et Clément Rochefort, c’est l’effervescence sur le plateau baigné de lumières et occupé par l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, dirigé par Victor Jacob. Les artistes sélectionnés se succèdent pour les derniers réglages sonores et les essais de caméra.
En chiffres, Les Victoires de la musique classique, ce sont quatre camions, 14 caméras, 200 projecteurs, 6 kilomètres de câble, 100 personnes mobilisées et autant d’heures de plateau pendant cinq jours.
Le comité artistique des Victoires de la musique classique a fait ses choix dans les catégories Soliste instrumental, Artiste lyrique, Révélation soliste instrumental, artiste lyrique et chef d’orchestre et Enregistrement. Il décernera une Victoire d’honneur à Natalie Dessay, soprano lumineuse pour l’ensemble de sa carrière et artiste la plus récompensée aux Victoires de la musique classique.
Au répertoire de cette soirée : Bizet, Donizetti, Bach, Rachmaninov, Massenet, Mozart, Herman, Vivaldi, Barber, Bellini, Haendel, Strauss et Florentine Mulsant. Ismaël Margain et Guillaume Bellom, Révélations d’éditions précédentes, seront également présent pour interpréter un extrait du 1er mouvement du Concerto pour deux pianos de Poulenc. Tout comme Anja Linder, à la harpe, et Juliette Hurel, à la flûte, qui joueront des extraits du 2e mouvement du Concerto pour harpe et flûte de Mozart. Lucas Chiche, 13 ans, sera seul à son piano pour la Valse op 64 n°2 de Chopin.
Mehdi Kerkouche : « La porte d’entrée à la musique classique, c’est l’émotion »

Pour la 5e année consécutive, Mehdi Kerkouche ouvre la cérémonie des Victoires de la musique classique avec les interprètes de sa compagnie et les élèves des conservatoire de Rouen, Petit et Grand-Couronne. Sur l’Été, une des Quatre Saisons de Vivaldi, une œuvre composée il y a 300 ans, le danseur et chorégraphe génial, directeur du centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne, a imaginé des séquences tournées dans les rues de Rouen et au foyer du Théâtre des Arts. Entretien.
La musique classique fait-elle partie de votre répertoire ?
Pas du tout. Je n’ai aucune culture classique. Pourtant, beaucoup d’œuvres font partie de nos vies. Nous ne savons pas à quel point cette culture est ancrée en nous parce que l’on entend de la musique classique à la télévision, dans les pubs, dans les films… Quand on écoute des pièces, c’est là que l’on se dit : mais je connais. Cela fait quatre ans que je mets en scène l’ouverture de la cérémonie des Victoires de la musique classique et je découvre énormément de musiques. Pendant longtemps, j’ai considéré que cette culture classique n’était pas pour moi. Or, c’est un piège que l’on se tend. Pourquoi s’imposer des barrières ? La porte d’entrée à la musique classique, c’est l’émotion.
Écoutez-vous maintenant de la musique classique ?
Oui, j’en écoute. Il est encore difficile pour moi de rester assis pendant trois ou quatre heures lors d’un spectacle d’opéra.
Comment avez-vous imaginé cette ouverture de soirée ?
Je l’ai imaginée comme un geste de bienvenue. Le public va s’embarquer pour trois heures de musique classique. Il faut les amener dans cet univers. Cela se passera sur l’Été des Quatre saisons de Vivaldi, une musique que je connais depuis mon enfance. Elle est dans mes oreilles. Je suis entré dans cette œuvre à ma manière, de façon instinctive. Je découvre aussi Rouen avec cette architecture magnifique. J’ai voulu m’en servir.
Mélangez-vous tous les styles de danse ?
Je suis venu pendant les vacances scolaires en février pour un workshop avec les élèves des conservatoires. Les plus jeunes sont dans le classique, les ados, dans la danse contemporaine… Je vais mélanger le hip-hop, l’électro, le classique et la danse contemporaine. Il y aura des moments de fulgurances.
Avez-vous envisagé de créer une chorégraphie sur une musique classique ?
Ma prochaine création porte sur le Boléro de Ravel. J’aime beaucoup cette montée en puissance. C’est très intéressant. C’est un court-métrage qui sera diffusée mardi 11 mars sur France Télévisions.
Nominations des Victoires de la musique classique
Soliste instrumental : Lucile Boulanger, viole de gambe, Nemanja Radulovic, violon, Justin Taylor, clavecin
Artiste lyrique : Adèle Charvet, mezzo-soprano, Stéphane Degout, baryton, Lucile Richardot, mezzo-soprano
Révélation soliste instrumental : Lorraine Campet, contrebasse, Iris Scialom, violon, Paul Zientara, alto
Révélation artiste lyrique : Floriane Hasler, mezzo-soprano, Julien Henric, ténor, Julie Roset, soprano
Compositeur : Régis Campo, pour Dancefloor with pulsing, Francesco Filidei, pour Squeak Boum !, Benoît Menut, pour La Nuit Obscure (La Noche Oscura)
Enregistrement : La Messagère de Lucile Boulanger (Alpha Classics), La Vie Parisienne de Jacques Offenbach (Bru Zane), Picture a day like this de George Benjamin (Nimbus)