Carine Piazzi revient sur le sujet des violences faites aux femmes avec le texte de Jocelyn Danga. Un Oiseau à l’aube entre dans l’espace mental d’une jeune épouse. La compagnie KonfisKé(e) joue cette pièce de théâtre vendredi 7 mars au Passage à Fécamp, les 18 et 19 mars à la chapelle saint-Louis à Rouen avec L’Étincelle.
Maud a des mots terribles pour se définir. Elle n’est plus qu’une « marchandise à disposition » de son mari. La jeune femme de 24 ans partage sa vie avec un homme devenu violent. Après les insultes, il y a eu les coups. Cette nuit commence comme les précédentes. Elle ne dort pas. Elle subit les ronflements de son époux. Alors ça tourne en boucle dans sa tête. Pour sortir un tant soit peu de cet enfer, elle écrit sa douleur et sa colère sur des feuilles qu’elle avale. Le secret doit être bien gardé. Mais cette nuit-là ne se terminera pas comme les autres. Un bruit va la sortir de sa torpeur et lui donner un nouvel élan.
C’est l’histoire d’Un Oiseau à l’aube, écrite par Jocelyn Danga. Carine Piazzi, fondatrice de la compagnie rouennaise KonfisKé(e), a découvert ce texte pendant la période de confinement grâce au Quartier des autrices et auteurs, accueilli par le théâtre des Quartiers d’Ivry-CDN du Val-de-Marne. « Je cherchais une parole de femme et celle-ci m’a aspirée. L’écriture de Jocelyn Danga nous place à un endroit particulier, dans la psyché de Maud, dans sa pensée qui est fracturée et abimée ».
Un monologue intérieur
Présenté au Passage à Fécamp et à la chapelle Saint-Louis à Rouen, Un Oiseau à l’aube est un monologue que Carine Piazzi a confié à Kristel Largis-Diaz. « C’est une rencontre humaine et artistique. Nous avions travaillé ensemble sur une proposition artistique lors du 55 et avions le désir de nous retrouver. Kristel est une ancienne patineuse de haut niveau et j’aime chez elle l’engagement du corps ».
Kristel Largis-Diaz est Maud. Sur la musique d’Anne-Laure Labaste, elle se raconte ce qu’elle ne peut pas dire. « La violence du propos dramaturgie est contrebalancée par la poésie de la langue de Jocelyn Danga », remarque Carine Piazzi. Le personnage se retrouve dans les pièges d’un temps qui avance lentement, dans le huis clos d’une chambre, symbolisé par un bloc de laine informe, une scénographie imaginée par Antoine Franchet. Avant de se libérer des jougs de la domination masculine.
Infos pratiques
- Vendredi 7 mars à 20h30 au Passage à Fécamp. Tarifs : 10 €, 8 €. Réservation au 02 35 29 22 81 ou sur www.theatrelepassage.fr
- Mardi 18 et mercredi 19 mars à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : de 16,50 à 3 €
- Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
- Durée : 1 heure