Un amour à sens unique

photo : Kalimba

La Barbaque aborde la question de la construction de soi à l’adolescence dans L’Enfant Mascara, un roman de Simon Boulerice sur la transphobie. La compagnie de Caroline Guyot joue cette pièce de marionnettes et de tissus jeudi 24 avril au théâtre Jean-Vilar à Ifs avec Le Sablier.

Avouer son amour peut se terminer en tragédie. Le 12 février 2008, Lawrence Fobes King, 15 ans, est assassiné par Brandon McInerney, 14 ans, dans leur collège à Oxnard en Californie aux États-Unis. Il venait de lui déclarer sa flamme. Simon Boulerice, auteur québécois, s’est inspiré de ce fait divers dramatique pour parler d’amour et d’identité dans L’Enfant Mascara, un « gros coup de cœur » pour Caroline Guyot. Dans le roman, Lawrence Fobes King, dit Larry King, devient Leticia.

Avec cette nouvelle création, présentée jeudi 24 avril avec Le Sablier à Ifs, la metteuse en scène de La Barbaque Compagnie revient pour la troisième fois à l’écriture de Simon Boulerice. « Il a une aisance à incarner des héroïnes. Il est facile de s’identifier aux personnages parce qu’ils sont universels. Leticia assume complètement ce qu’elle est. J’aime ses excès, ses élans, ses flamboyances. Elle avance dans la vie avec beaucoup de certitudes. C’est important de ne pas renoncer à soi, de ne pas avoir peur. 15 ans, c’est un âge si fragile. Leticia a beaucoup de rêves, un amour fantasmé qui prend toute la place ».

Avec des adolescents

Caroline Guyot s’est beaucoup interrogée sur la façon de porter le texte au plateau. « Je souhaitais connecter le regard à une vision d’ados ». Elle a alors mené deux résidences au Bateau Feu à Dunkerque et à la Maison Théâtre à Montréal pour échanger avec deux groupes de lycéens en option théâtre. « Nous avons passé trois ans ensemble. Ils ont lu le roman, fait une mise en voix et réalisé des travaux d’écriture, sont venus aux répétitions. Ils se sont mis dans la peau des camarades de classe ».

L’Enfant Mascara est un récit porté de manière chorale. « Je ne voulais pas donner à Leticia un seul corps et une seule voix. Elle est sur un chemin d’identité. Les quatre artistes se frottent ainsi à des disciplines différentes : le jeu, la manipulation de marionnettes, la musique et la danse ». Et la danse, c’est le krump qui a surgi à la même époque que le fait divers pour exprimer les sentiments de colère.

Infos pratiques

  • Jeudi 24 avril à 19h30 au théâtre Jean-Vilar à Ifs
  • Durée : 1 heure
  • À partir de 14 ans
  • Tarifs : de 16 à 3 €
  • Réservation au 02 31 82 69 69 ou en ligne