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Trois siècles de musique

Le festival de musique ancienne, ce sont quatre jours de découvertes ou de redécouvertes, de rencontres avec des artistes qui font l’histoire de cet événement. Du 20 au 23 août, à Arques-la-Bataille et ses communes environnantes, l’Académie Bach propose un plus long voyage musical, du XVIIe siècle jusqu’au début du XXe, de l’Allemagne jusqu’à l’Amérique latine.

 

Benjamin Lazar photo Nathaniel Baruch
Benjamin Lazar
photo Nathaniel Baruch

Une reprise. « C’est la première fois et ce sera certainement la seule fois ». Jean-Paul Combet, directeur artistique, programme à nouveau lors de cette 17e édition L’Autre Monde ou les Etats et Empire de la Lune de Cyrano de Bergerac (20 août à Martin-Eglise). Créé il y a dix ans au festival de musique ancienne, une pièce, mise en scène et jouée par Benjamin Lazar, n’a cessé de tourner en France. « C’est rare qu’un spectacle ait une telle longévité. C’est certes un regard en arrière mais ce texte, peu connu, est d’une densité phénoménale. Sont abordées les sciences, la place de la religion, la tolérance… C’est tout le XVIIe siècle qui est résumé. Et ce sont des interrogations très actuelles. Dans ce spectacle, il y a tout le talent du comédien. Avec presque rien, on a l’impression de voyager dans l’espace ».

A l’occasion de cette reprise, le DVD du spectacle, filmé l’an passé au théâtre de l’Athénée à Paris, sera présenté avant une sortie en octobre prochain.

 

Des feuilletons. Tout au long du festival, Jean-Paul Combet propose deux feuilletons. « Ce sont des programmes découpés en plusieurs épisodes. Nous amenons le public sur un chemin. Les choses évoluent au fur et à mesure que les jours passent. Nous voulons toucher par ce qui est perceptible et sensible ». Premier rendez-vous : Les Sonates du Rosaire de Biber dans lesquelles est racontée la vie du Christ. Le second aborde Le Motet et le verbe. « Le motet qui est une forme qui a beaucoup évolué pendant la Renaissance. Le compositeur doit faire passer un discours religieux ».

 

Des musiques. Le festival est un parcours ponctué d’étapes musicales. Mare Nostrum propose un programme de musique baroque latine (21 août à Varengeville-sur-Mer). L’Armée des Romantiques a puisé dans le répertoire de César Franck, aussi bien des pièces pour orgue que les partitions de musique de chambre (21 août à Arques-la-Bataille), et aussi dans celui de Maurice Ravel (22 août à Arques-la-Bataille). Les Lunaisiens préfèrent Les Délices de bonnes compagnies avec des chansons et airs de cour à rire, à pleurer, à boire et à danser (22 août à Martin-Eglise). Vox Luminis aborde un répertoire de cantates allemandes sacrées avec Buxtehude, Pachelbel et Bach (23 août à Arques-la-Bataille).

« Petit à petit, nous quittons le champ de la musique ancienne pour intégrer des musiques non européennes et un répertoire plus proche de nous », remarque Jean-Paul Combet. « Il y a quelques années, il fallait marquer un territoire qui n’existait pas. Ce n’est plus nécessaire aujourd’hui. De plus, la spécialisation peut devenir une fermeture à un moment donné. La musique ancienne ne peut plus être un territoire autonome séparé de la musique. Nous avons à construire un champ musical où nous ne laisserons rien tomber en terme d’exigence. J’aimerais bien intégrer davantage le théâtre qui permet des dialogues fructueux avec la musique ».

 

 

  • Du 20 au 23 août à Arques-la-Bataille. Tarifs : 16 €, 9 €, gratuit pour les moins de 18 ans pour tous lors des matinales, les rencontres, les conférences et des expositions. Réservation et programme complet sur www.academie-bach.fr