/

« Ce sera un beau voyage »

Chantal Santon
Chantal Santon

Elle a été cette saison une magnifique Lolo Ferrari dans la création de Frédéric Roels, directeur de l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie. La soprano, Chantal Santon, très expressive dans ce rôle, a joué avec une très large palette d’émotions tout au long de la pièce. Très belle voix, elle ne cesse d’élargir son répertoire et multiplie les expériences artistiques. Chantal Santon est de retour dans la région, cette fois, pour les Musicales de Normandie et avec Clémentine Margaine, mezzo-soprano. Accompagnées au piano par Emmanuel Olivier, les deux solistes, en résidence au Palazzetto Bru-Zane, centre de musique romantique française, interprètent vendredi 9 août  des airs et duos d’opéras de Delibes, Chabrier, Bizet, Gounod. Interview avec Chantal Santon.

 

 

 

 

 

 

Quel souvenir avez-vous de Lolo Ferrari, présenté cette saison à l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie ?

Ce fut une expérience très forte, une belle aventure. Nous nous sommes investis à 200 % dans cette création. J’aime beaucoup l’Opéra de Rouen. C’est une belle maison. Comme elle est de dimension moyenne, c’est assez familial et très agréable d’y travailler. J’aime aussi beaucoup le directeur (Frédéric Roels, ndlr). Sa programmation est intéressante et il prend des risques. Je reviens l’année prochaine avec un Wagner.

 

Le concert que vous donnez dans le cadre des Musicales de Normandie ressemble à une invitation « Un Soir à l’Opéra-Comique ».

Le programme qui a été élaboré avec le Palazzetto Bru-Zane est une redécouverte du répertoire romantique français du XIXe siècle, un répertoire méconnu. Ce sera un beau voyage avec des compositeurs plus rares ou plus connus dont les œuvres sont en revanche peu jouées.

 

Est-ce que vous aimez particulièrement cette période romantique ?

On ressent toujours une certaine excitation lorsque l’on redécouvre un répertoire enfoui. Je n’étais pas particulièrement fan de cette époque mais j’ai redécouvert des merveilles grâce au travail du Palazzetto Bru-Zane. Ce qui est aussi important, c’est de servir ce répertoire intelligemment avec le désir de défendre la langue française. Il faut donc travailler sur la clarté du timbre, sur la prosodie et cela change le regard sur cette musique. Par ailleurs, j’ai beaucoup interprété d’œuvres de musique baroque français et de musique classique française. Il y a ainsi une continuité du répertoire. Je me suis donc aperçue que ce n’était qu’une seule langue et qu’il fallait mettre en avant le texte, le théâtre. Cela reste certes un concert mais il faut rendre le texte le plus vivant possible.

 

Vous n’appréciiez pas ce répertoire de musique du XIXe siècle parce que vous ne le connaissiez pas.

Absolument. Je ne connais pas en fait le début du XIXe siècle. Cette période, c’est comme un trou noir. Cet oubli est certainement lié à l’histoire de la France. J’ai donc fait de belles découvertes comme le Roméo et Juliette de Vaccaï qui a écrit un opéra sur le livret de Bellini dont nous allons interpréter une scène C’est un beau moment. Il y aura aussi un extrait du Roi malgré lui de Chabrier, un petit nocturne somptueux.

 

Pourquoi parliez-vous de théâtre ?

Tout est jeu. Tout est drame. Tout est théâtre. Je vais donner un récital de lieder de Schumann, Wagner et Debussy dans les Alpes. Chaque morceau ressemble à une pièce de théâtre. Quand on chante, on porte un texte et il est théâtre.

 

  • Vendredi 9 août à 20h30 au parc des Bois des Moutiers à Varengeville-sur-Mer.
  • Tarifs : 15 €, 12 €. Réservation au 09 53 23 27 58.