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Danse au CDN : Mathilde Monnier réinvente le bal

photo Luis Sens

Mathilde Monnier réunit sur le plateau 12 danseurs de Buenos Aires pour un bal argentin. Présenté mardi 10 et mercredi 11 avril au CDN de Normandie Rouen, El Baile traverse une histoire mouvementée et les danses populaires d’un pays.

photo Luis Sens

Des bals, Mathilde Monnier en a très peu de souvenirs. « J’ai passé mon enfance en Afrique du nord où il n’y avait pas de bal. Mes souvenirs sont plus récents. Les petites villes dans l’Hérault en organisaient lors de festivals ou de carnavals. Pour moi, le bal reste associé à la fête, à l’été, à la rencontre de personnes que l’on aurait jamais croisées ailleurs ».

Le bal, c’est le thème de son nouveau spectacle, El Baile, interprété mardi 10 et mercredi 11 avril au CDN de Normandie Rouen. Pour l’écrire, la chorégraphe est allée en Argentine, un pays où la danse tient une place importante. Notamment le tango. « Il est incontournable. C’est  l’identité de l’Argentine, la danse du peuple qui perdure et se transmet. J’avais une image ringarde du tango. Là-bas, j’ai découvert une danse poétique, chaleureuse, mystérieuse ».

Une histoire et une ville

Le tango et aussi la samba, la cumbia, le hip-hop, le rock ont nourri El Baile. « Il y a beaucoup de danses traditionnelles et populaires. Elles sont toujours très vivantes parce qu’elles sont dansées tout le temps. Ce sont presque des danses de rue, de carnaval qui évoluent encore ». Mathilde Monnier s’est aussi inspirée de l’histoire de l’Argentine des quarante dernières années, traversée par des crises politiques et économiques. « C’est un pays très nostalgique. On peut voir beaucoup de traces  du passé. Buenos Aires est la ville d’un autre siècle. C’est aussi autour de cette ville que le spectacle s’est pensé ». Et avec les 12 danseuses et danseurs argentins. « Il y a une jeune génération d’interprètes avec un corps expressif, ouvert sur le monde ».

Dans El Baile, Mathilde Monnier porte un regard sur l’Argentine qu’elle confronte à celui de l’auteur Alan Pauls. Ensemble, ils interrogent ces quatre décennies, de 1978 à aujourd’hui, à travers les danses et les chansons populaires revisitées et aussi les corps des danseurs dans un spectacle drôle et empreint de sensualité.

 

 

  • Mardi 10 et mercredi 11 avril à 20 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 11 avril