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Sur la route avec Roukatia Ouedraogo

photo Fabienne Rappeneau

Roukatia Ouedraogo se raconte dans Je demande la route. Elle revient sur ce parcours qui l’a amené de l’école primaire au Burkina Faso au théâtre en France. Toute une histoire qu’elle narre mardi 9 octobre à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu. 

photo Fabienne Rappeneau

Raconter des histoires, elle adore ça. La sienne est ponctuée de multiples rebondissements. Roukatia Ouedraogo a quitté son pays, le Burkina Faso, en 2000. Depuis, elle vit en France. Là, elle voulait devenir styliste mais tout ne s’est pas déroulé comme elle l’avait imaginé. Elle a enchaîné les petits boulots, braver le froid, affronter la solitude et les remarques désobligeantes. Elle a exercé le métier de maquilleuse, suivi un stage au cours Florent à Paris pour gommer son accent. « Quand je parlais, on se moquait de moi. C’était un vrai handicap. Faire du théâtre m’a permis de mieux accepter mon accent ». 

Roukatia Ouedraogo est chroniqueuse dans l’émission Jupiter sur France Inter, comédienne, autrice et metteuse en scène. Son objectif : porter un message fort. « J’avais des choses à dire ». Elle joue Je demande la route mardi 9 octobre à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu.

L’excision, un combat

Un quatrième spectacle dans lequel elle revient sur ce parcours du Burkina Faso en France, conte les différentes péripéties avec humour et autodérision. Elle parle de ses choix, ses convictions, n’évite pas les sujets tels que le décalage culturel entre l’Afrique et l’Europe, les migrations, et aussi l’excision, un de ses combats. « Je l’ai subie. Pour les femmes, c’est une abomination. Ma mère le regrette aujourd’hui mais c’est la tradition. Elle a lutté contre. En France, encore, des personnes ignorent cette pratique. On excise encore mais les choses commencent à bouger. Les jeunes ont des téléphones et peuvent s’informer. Beaucoup de femmes deviennent des militantes aujourd’hui ».

Pour Roukatia Ouedraogo, l’écriture a été un rempart contre la solitude. « Je subissais des choses que je ne pouvais pas dire. Cela a été en quelque sorte une écriture de libération. Cela a également un lien avec le sentiment de nostalgie que j’éprouvais, avec la place que je cherchais à trouver en France. C’est un vrai combat de suivre un chemin, d’aller au bout de ses rêves. Et je veux continuer »

Roukatia Ouedraogo a toujours gardé espoir. Même dans les moments les plus compliqués et les plus sombres. « Je suis croyante. J’ai la foi. Cela me donne de l’énergie. Et le courage, il vient de ma mère. Elle me disait : tu as deux yeux, deux bras, deux jambes, alors il faut marcher ».

Infos pratiques

  • Mardi 9 octobre à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu.
  • Tarifs : 13,20 €, 9,10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 36 95 80

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