Cinq artistes questionnent le rapport à la nature dans cette troisième édition de Jumièges, à ciel ouvert. Avec des œuvres plus ou moins monumentales, ils investissent le parc de l’abbaye jusqu’au 31 octobre.
Sept installations contemporaines ponctuent la promenade dans le parc. Des œuvres qui viennent interroger le rapport des êtres humaines avec la nature et rouvrir des pages de l’histoire. Le cadre magnifique de l’abbaye de Jumièges a été la source d’inspiration des cinq artistes invités lors de la troisième édition de Jumièges, à ciel ouvert à voir jusqu’au 31 octobre.
Avec Shigeko Hirakawa, les arbres centenaires se sont laissé pousser des ailes pour devenir d’étranges insectes. Elle a installé dans un pin et un tilleul d’immenses ailes fabriquées avec des branches ramassées dans le jardin et du tissu agricole. Belle-Dame de Jumièges alerte sur l’action néfaste de l’homme sur les forêts et fait un clin d’œil à Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII disparu en 1450 au Mesnil-sous-Jumièges.
Une création aussi étonnante que ludique : Un Champ sonore du possible de Will Menter, musicien et sculpteur. L’artiste anglais a imaginé une sorte de xylophone long de 18 mètres avec des lames en bois suspendues et frappées par des maillets. Il les a accordées sur cinq hauteurs de son. Qui joue ? Le visiteur bien sûr. Le vent produit aussi une musique éphémère.
Un arbre sacré
Sanctuaire est une masse de terre triangulaire (700 m3) sur laquelle l’artiste a semé du gazon et planté une vingtaine d’arbres. Nils-Udo a voulu non seulement fondre son œuvre dans le parc de l’abbaye mais aussi orienter le regard du visiteur vers les falaises et le ciel.
Christian Lapie présente un groupe de géants de plus de 6 mètres de haut. Des personnages sans membres, immobiles, avec une petite tête, mais imposants, laissant transparaître une forte personnalité. Le sculpteur les a conçus avec des troncs de chêne recouverts d’huile de lin noire. Ce qui leur donne un aspect calciné.
Enfin, Jean-Luc Bichaud, plus ironique, a construit sur la terrasse, ancien espace potager des moines du XVIIe siècle, deux serres, Effet de cerf, semblable à un animal fantastique, et Montée de serre, comme une cabane de fortune bâtie dans les arbres. Plus loin, il a reconstitué le miracle de l’arbre Garoé de l’île d’El Hierro aux Canaries qui capte l’humidité du brouillard. Pour cela, il a installé un mécanisme de brumisation et des seaux sous un grand hêtre pourpre pour reproduire les effets de cet arbre sacré.
Infos pratiques
- Jusqu’au 31 octobre, tous les jours de 9h30 à 18h30 (de 9h30 à 13 heures et de 14h30 à 17h30 à partir du 16 septembre), à l’abbaye de Jumièges.
- Tarifs : de 7,50 à 5,50 €, gratuit pour les moins de 26 ans, les demandeurs d’emploi et les personnes en situation de handicap, pour tous les visiteurs le premier dimanche de chaque mois.
- Renseignements au 02 35 37 24 02 ou sur www.abbayedejumieges.fr