Catastrophes en série

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Ils quittent leur classe d’art dramatique au conservatoire de Rouen avec une carte blanche réussie. Paul Dégremont-Larible et Vincent Petit ont présenté les 30 premières minutes de La Coloc’, une comédie qu’ils ont écrite et mise en scène.

Ils n’ont pas envie d’attendre. Même s’ils sont dans deux productions la saison prochaine, ils ont lancé leur propre projet théâtral. Paul Dégremont-Larible et Vincent Petit ont « une soif de jouer. Nous voulons être au plateau, montrer notre imaginaire et quelque chose qui viennent de nous ». Ils se connaissent depuis six ans. Outre l’amitié, il y a entre eux « une alchimie. Elle vient d’un texte que nous avons déjà écrit ensemble. Il y a eu beaucoup de plaisir. Elle est telle que nous travaillons vite et bien ». Les deux jeunes comédiens viennent de terminer leur cycle de formation au conservatoire de Rouen. Paul Dégremont-Larible y a passé huit ans, Vincent Petit, douze. Pour eux, c’est le grand saut dans le monde professionnel. « On a un peu le vertige. Nous sommes inquiets. Nous perdons une structure, un groupe, des emplois du temps ».

Avant de quitter la classe d’art dramatique, dirigée par Caroline Lavoinne, Paul Dégremont-Larible et Vincent Petit ont eu carte blanche pour présenter la pièce qu’ils ont commencé à écrire pendant le confinement. La Coloc’ raconte l’histoire de deux jeunes hommes partageant le même appartement. Fabien et Mika ont 23 ans, font des petits boulots pour subvenir à leurs besoins. La vie n’est pas simple. Ce qui crée parfois des tensions entre eux deux. Un jour, après un accident de vélo avec un livreur de plats cuisinés, Mika repart en courant avec le sac. La bonne pioche ! C’est son anniversaire. Pas tant que cela en fait…

Dans un huis clos

Ce sont les 30 premières minutes de La Coloc’ qui donnent envie de connaître la suite des aventures. Cette pièce est un enchaînement de petites catastrophes. Les deux personnages, Fabien, farceur, plutôt intéressé, et Mika, un brin naïf et hypocondriaque, se complètent dans l’énergie, une certaine folie et forment un duo d’une belle complicité. Il y a beaucoup de légèreté et d’humour dans le jeu qui ne cache pas une réalité plus sombre, une vie de galère pour les plus jeunes.

Pour un premier projet, Paul Dégremont-Larible et Vincent Petit n’ont pas choisi la facilité : une unité de temps, un huis clos et une écriture de plateau. « Nous avons commencé par travailler des situations, des sketches. J’ai eu envie de développer une histoire à partir de cela mais je n’arrivais pas mettre les mots justes. Pour nous, la seule solution a été de partir en résidence et nous confronter à l’improvisation. Nous avons réuni les idées de l’un et de l’autre », remarque Vincent Petit. Les deux comédiens ont passé une semaine au #LaboVictorHugo. « Cela nous a mis la pression. Nous avons dû être efficaces dans notre travail. En fait, nous étions bloqués par un manque de temps, de spontanéité. Tout cela s’est trouvé sur le plateau. Ensuite, il a fallu fixer les choses. Nous savons que la liberté sur le plateau naitra si le texte est écrit ».

Le travail continue pour Paul Dégremont-Larible et Vincent Petit avec, très certainement, une nouvelle résidence cet été.