« La Vie parisienne » dans sa version originelle

Photo : Vincent Pontet

C’est La Vie parisienne comme cet opéra-bouffe n’a jamais été entendu. Le Palazzetto Bru Zane a en effet retrouvé la partition originale de Jacques Offenbach qu’interprète l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie du 7 au 13 novembre au Théâtre des Arts à Rouen.

Dans La Vie parisienne, il y avait bien quelques incohérences ou ellipses mal comprises. Le mystère est désormais résolu. Il manquait tout simplement plusieurs extraits de la partition écrite par Jacques Offenbach. C’est le Palazzetto Bru Zane, centre de musique romantique française, qui a mené les recherches. Comme un défi à relever puisque les archives de la pièce avaient a priori brûlé pendant un incendie. 

Cette enquête, réalisée par l’équipe scientifique du Palazzetto Bru Zane, s’est avérée fructueuse. Elle a en effet permis de découvrir du matériel d’orchestre, instrumental et vocal, de la création du 31 octobre 1866 au théâtre du Palais Royal à Paris, la partie du violon solo et divers manuscrits de répétition. Après deux ans et demi de travail, La Vie parisienne redevient un opéra-bouffe en cinq actes, avec deux parties inconnues et des compléments dans les trois premiers actes. Soit « 40 % de musique nouvelle, se réjouit Alexandre Dratwicki, directeur scientifique du centre. Un tiers de la partition n’a pas dépassé le stade de la version piano. Les interprètes n’étaient pas capables de la chanter ». La troupe réunie pour la première représentation était davantage plus à l’aise avec le jeu qu’avec le chant. Offenbach n’a pas eu d’autres choix qu’opérer plusieurs coupes et réécrire certains passages. 

Jeux de séduction

La Vie parisienne est une critique du Second Empire, de cette ville des plaisirs futiles à la veille de l’exposition universelle de 1867. Trahis par la jeune Métella, Gardefeu et Bobinet préfèrent aller courtiser les femmes du monde. Quand arrive à Paris un couple danois, le baron et la baronne de Gondremarck, les deux jeunes gens improvisent un repas et un bal avec des domestiques déguisés en personnes de ce grand monde. Il y a les faux-semblants, les quiproquos, les jeux de séduction et la folie de cette vie parisienne.

C’est la version originelle intégrale de 1866, composée sur le livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, qui sera proposée du 7 au 13 novembre au Théâtre des Arts à Rouen. Romain Dumas qui dirige l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie connaît bien le genre musical. « J’ai fait mes débuts avec l’opérette. J’en ai dirigé une quinzaine. J’aime beaucoup parce qu’elle est synonyme de joie. Il y a une dynamique incroyable, le plaisir du théâtre, la relation directe avec le public qui réagit pendant le spectacle. On le sent derrière nous ». 

« Entre le cabaret berlinois et Toulouse-Lautrec »

Avec La Vie parisienne, ce sera une première pour Roman Dumas. « C’est une œuvre d’une grande finesse. Offenbach donne à chaque mot une couleur. Les motifs changent quand des personnages surgissent. Avec une telle partition, au-delà de donner les tempi, il faut faire ressortir un personnage, un comique de situation… »

La mise en scène a été confiée à Christian Lacroix, couturier, costumier et décorateur. « C’est quelque chose de nouveau pour moi. Je sais mettre en scène un défilé de mode ». Dans son travail, il a tout d’abord « cherché un esprit », n’hésite pas à faire « des va et vient entre le passé et le présent. C’est un univers hors sol avec une approche proche de celle d’un cirque entre le cabaret berlinois et Toulouse-Lautrec ».

Infos pratiques

  • Dimanche 7 novembre à 16 heures, mardi 9, mercredi 10 et vendredi 12 novembre à 20 heures, samedi 13 novembre à 18 heures au Théâtre des Arts à Rouen.
  • Durée : 3h10
  • Tarifs : de 68 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Avant la représentation : présentation de l’œuvre une heure avant le spectacle
  • Représentation en audiodescription dimanche 7 novembre
  • photo : Vincent Pontet