Cupidon et La Mort ont semé le désordre

L’amour et la mort sont liés depuis que les flèches ont été échangées. L’histoire devient un réel drame. Cupid and death, un masque anglais du XVIIe siècle, est interprété mardi 14 et mercredi 15 décembre au Théâtre des Arts avec l’Opéra de Rouen Normandie par l’Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé.

Chamberlain a provoqué un beau bazar. Il s’est amusé à échanger les flèches de Cupidon et La Mort. Nature assiste alors à des scènes dramatiques et rocambolesques. Les jeunes amants se meurent. Les ennemis se tombent dans les bras. Les personnes âgées redeviennent de douces amoureuses… Il va maintenant falloir que le monde retrouve un cours habituel. Nature, complètement désemparée, va alors envoyer ses messagers.

C’est l’histoire de Cupid and death, inspirée d’une fable d’Ésope, écrite par James Shirley, ((1596-1666) pour le livret, Christopher Gibbons (1615-1676) et Matthew Locke (1622-1677) pour la musique. Sébastien Daucé, fondateur de l’Ensemble Correspondances, a retrouvé cette œuvre singulière datant de 1653 commandée par Cromwell pour divertir l’ambassadeur portugais venu à Londres pour signer un traité de paix.

« Nous sommes à la recherche de l’inattendu. Depuis quelque temps, nous explorons musique, théâtre, décor et costumes dans des formes opératiques. Dans Cupid and death, le théâtre est parfaitement génial. Il n’y a pas un mot à changer. De la musique, nous avons toutes les parties violon et basse. Le reste a été à composer. Cette musique est à la fois magnifique et déstabilisante. Ce n’est pas juste de la musique baroque, celle qui ressemble au style que je fréquente. Elle a été comme une nouvelle langue à apprendre. Son originalité vient du théâtre. Il y a un rythme, une pertinence par rapport au théâtre », explique Sébastien Daucé.

Tous sur scène

Cupid and death s’inscrit dans la tradition du masque, « un genre éphémère anglais » avec musique, chant, théâtre, danse. « Dans notre travail, il a fallu comprendre l’esprit de cette pièce, de ce masque avec ses fantaisies, son humour un peu grinçant qui cohabite avec le sérieux. Il y a quelque chose de carnavalesque, philosophique et de la commedia dell’arte », remarque Sébastien Daucé.

Dans leur mise en scène, Emily Wilson et Jos Houben emmènent dans une taverne anglaise au milieu de la forêt. Dans ce Cupid and death, donné mardi 14 et mercredi 15 décembre au Théâtre des Arts à Rouen, tous les artistes sont sur la scène. Musiciennes et musiciens, aussi. « Nous sommes costumés, maquillés. Nous devons jouer par cœur. Sans la barrière de partition et du pupitre, la musique est offerte plus directement. C’est une difficulté amusante ». Sébastien Daucé poursuit ainsi avec son Ensemble Correspondances, désormais installé en Normandie, des aventures musicales singulières.

Infos pratiques

  • Mardi 14 et mercredi 15 décembre à 20 heures eau Théâtre des Arts
  • Durée : 2 heures
  • Introduction à l’œuvre une heure avant le concert
  • Tarifs : de 46 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • photo : Alban van Wassenhove