Yann L’Outsider peint au festival POST

photo : DR

Quinze artistes, graffeurs et graffeuses, peintres, affichistes, typographes, plasticiennes et plasticiens, se retrouvent du 13 au 15 mai à l’ancien centre de tri postal à Grand-Quevilly pour la 2e édition du festival d’art urbain, POST, organisé avec le HSH Crew. Trois jours pour les voir créer dans ce lieu où se cache déjà le Chapeau hanté. Parmi eux, il y a Yann L’Outsider.

Un mur de 4 mètres de haut sur 4 mètres de long : telle est la surface octroyée à Yann L’Outsider pendant le festival POST à Grand-Quevilly. L’artiste, installé en Bretagne, va l’appréhender pendant ces trois jours, du 13 au 15 mai comme « un musicien. J’improvise comme un jazzman. Ce n’est pas une improvisation totale parce que j’arrive avec des bases et un passif. Je veux me laisser porter par l’inspiration pour ne pas être seulement dans la réalisation de l’œuvre. En fait, je préfère ne pas l’imaginer mais la vivre ». Ses sources d’inspiration : les rencontres sur le moment, l’atmosphère du lieu, « la dernière image vue sur le téléphone ou l’envie de traiter un sujet ».

Quant il crée, Yann L’Outsider tisse un lien certes avec la musique mais aussi la danse. Les premières bombes de peinture pour réaliser les graffitis lui ont imposé une gestuelle. « Au tout début, il fallait exercer une pression forte sur les bombes. Et si on arrêtait les mouvements, la peinture se mettait à couler. Il fallait alors aller vite et cela amenait à des gestes chorégraphiés. C’est une danse fonctionnelle liée à l’architecture de ce que l’on veut peindre ».

Vers l’abstraction

Yann L’Outsider, ancien artisan d’art, est resté dans cette énergie, cette spontanéité. « La sensation du jaillissement procure de l’adrénaline ». Dans ses compositions complexes, audacieuses et vibrantes, il poursuit son travail sur la lettre, son « background. Elle a été un prétexte à la création. Comme peuvent l’être le portrait, le paysage et la nature morte. C’est une révolution dans la manière d’aborder la peinture ». La lettre a laissé place à l’abstraction pour inventer un autre langage, une sorte de hiéroglyphes peints avec un contraste de noir, de blanc et de chrome. Une façon de « simplifier les outils et forcer à la créativité ». Certaines de ses œuvres, très graphiques, sont également proches du constructivisme.

L’artiste n’a pas renoncé à la couleur. Lui qui la considérait comme « facile. J’ai senti que cette facilité n’était pas bénéfique à ce que je voulais dire ». Pendant le festival POST, Yann L’Outsider y revient. « Je l’expérimente depuis peu ». Sans effacer cette part fascinante et mystérieuse qui transparaît ses créations exigeantes.

photo : DR

Infos pratiques

  • Vendredi 13 mai de 18 heures à 23 heures, samedi 14 mai de 10 heures à 23 heures, dimanche 15 mai de 11 heures à 20 heures dans l’ancien centre de tri postal, 4, rue Gustave-Flaubert à Grand-Quevilly.
  • Entrée libre et gratuite

Rencontres et ateliers

Pendant les deux jours

  • Création en direct de Yann L’Outsider, Steffie Brocoli, Barbara Henri, Laurent Martin, Zélie Doffémont, Binokl, OX, 2SHY, Marc Hamandjian, Morgane Fourey, Barbichette, le collectif A31, Charles Alligny, Sophie Reulet et Sébastien Touache.
  • Visite du Chapeau hanté

Samedi 14 mai

  • De 13 heures à 15 heures : atelier de streetscrabble proposé par Barbichette
  • De 15 heures à 17 heures : atelier de sérigraphie sur vélo-encreur proposé par Paatrice
  • De 18 heures à 21 heures : rencontres de danses urbaines (swing, hip-hop…)

Dimanche 15 mai

  • De 13 heures à 15 heures : atelier de sérigraphie sur vélo-encreur proposé par Paatrice
  • De 15 heures à 17 heures : atelier de telier coloriages animés proposé par Nikodio