Le cinéma Omnia rouvre avec huit salles

Après deux années d’importants travaux, un hors les murs à la Halle aux Toiles, le cinéma Omnia à Rouen ouvre mercredi 7 septembre avec huit salles rénovées, un hall plus accueillant et un café lumineux.

La date d’ouverture a été plusieurs fois reportée. Comme beaucoup de chantiers de grande ampleur (7,8 millions €), celui de l’Omnia à Rouen a réservé des mauvaises surprises et engendré des réflexions et des travaux supplémentaires. Il reste bien çà et là des touches de peinture à réaliser, quelques fils à brancher et autres réglages à effectuer. Hervé Aguillard, directeur du cinéma, et Richard Patry, président de NOÉ Cinémas et de la fédération des cinémas français, sont confiants. « Nous sommes comme dans Shakespeare in love. C’est le chantier à plusieurs heures de la première de Roméo et Juliette. La représentation aura bien lieu et ce sera un succès ». Tout sera donc terminé pour accueillir le public ce mercredi 7 septembre. 

Les fidèles du cinéma rouennais vont être parfois un peu perdus dans ce beau bâtiment transformé et rénové. Le parcours, à travers des couloirs désormais lumineux, a été redessiné pour se rendre vers les salles. « Nous avons encore besoin de nous repérer. Il nous arrive de nous perdre sur quelques niveaux. Comme le public, nous découvrons le lieu », confie Hervé Aguillard. 

L’Omnia, c’est maintenant huit salles — une de plus — avec en tout 1 212 places — 1 348 auparavant. « Depuis l’ouverture, nous avons une exigence. Nous nous faisons une fierté de programmer tous les films d’auteurs. Quand il sort seulement deux copies, il y en a toujours une pour Rouen. Pour maintenir cette exigence, nous allons pouvoir sortir cinq films de plus », se réjouit Hervé Aguillard. L’offre cinématographique déjà de grande qualité se développe, après ces travaux, en quantité.

Cette huitième salle est un petit bijou, de seulement 17 places, réservé pour « les formes expérimentales, les documentaires… Les lycéens en option audio-visuel pourront venir vérifier la qualité de leur montage. Les réalisateurs auront une salle pour visionner leurs rushs », commente le directeur du cinéma. « Normandie Images qui a dans ses missions la mémoire audiovisuelle numérise d’anciens fonds en super 8 ou 35 millimètres. Ce sera possible de voir le résultat », ajoute Richard Patry, aussi président de l’association régionale.

Toutes les salles sont gradinées pour un plus grand confort visuel. Elles gardent les mêmes couleurs : le gris anthracite pour le sol, les murs et les plafonds et le rouge pour les fauteuils. « Ce sont les couleurs des cinémas, remarque Hervé Aguillard. Là, je suis très vieille France. Cela renvoie aux premières émotions ressenties quand j’entrais dans une salle de cinéma. Dès que l’on franchit la porte, l’œil est attiré par cet écran blanc. Il doit rester l’élément majeur de la salle ». 

Autres attentions : le confort des fauteuils, l’accessibilité dans toutes les salles grâce à deux ascenseurs et des places réservées pour les personnes en fauteuil roulant, le rapport entre le public et l’écran. « Quelle que soit la salle, on a le même plaisir à ressentir le film », assure Richard Patry. Dans un cinéma, la partie technique tient également une réelle importance. L’Omnia est équipé de nouveaux écrans, de matériel numérique neuf avec un son Dolby 7.1. Les cabines de projection sont installées dans les salles. Ce qui permet un gain de place, la récupération et une autre circulation de la chaleur. « Le bâtiment consommera ainsi deux fois moins d’énergie », indique Richard Patry. Seule exception : la grande salle où la cabine reste à l’arrière mais elle bénéficie d’une projection laser offrant une plus grande luminosité sur un écran de plus de 20 mètres. « C’est le plus grand de Normandie », annonce fièrement le président de Noé Cinémas. L’image est en effet d’une grande qualité. Quant au son, il enveloppe tout simplement.

Des changements, il y en a sur cette haute façade qui retrouve une grande verrière, comme dans les années 1950, où se reflète la ville. Elle est le point de lumière de ce nouvel espace, le ciné-café, aménagé juste au dessus du hall d’accueil. « Jusqu’alors, nous nous interdisions beaucoup de choses. Le bâtiment était tellement obsolète, se souvient Hervé Aguillard. Quand se déroulait une manifestation lors d’un festival, nous n’avions pas d’espace de convivialité. Le hall, plus spacieux, pourra être habillé de la couleur des événements. Dans les salles du fond où on était si mal installé, on n’osait plus y aller. Aujourd’hui, nous n’avons plus de questions à nous poser. Nous allons pouvoir travailler sur les films à 100 % ».