C’est une photographie de l’époque actuelle. ≈ [Presque égal à] raconte une tranche de vie de cinq anti-héros, confrontés à un manque d’argent. La Compagnie du 4 septembre joue cette pièce cruelle et comique vendredi 3 février au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Pour ces cinq-là, les rêves sont déjà brisés. Leurs journées ressemblent à des combats. Leur problème : le manque d’argent pour mener une vie décente. Leur ennemi : le système économique qui les place dans des situations fragiles. Le destin de ces cinq femmes et hommes va se croiser.
Il y a tout d’abord Martina qui enchaîne les petits boulots tout en espérant un jour s’offrir des objets de grande marque. SDF, Peter n’a qu’une idée en tête : récolter suffisamment d’argent pour rendre visite à sa sœur hospitalisée. Freya a été priée de prendre sa retraite par anticipation pour laisser sa place à une salariée beaucoup plus jeune. Andrej, tout jeune diplômé d’une école de commerce, est à la recherche d’un poste de directeur-adjoint dans une grande entreprise. Enfin, Mani, fils d’une famille ouvrière, brigue un poste de professeur à l’université et travaille sur une thèse sur le capitalisme. Chacun lutte à sa manière.
Mêmes interrogations
Ce sont les cinq personnages du texte, ≈ [Presque égal à], qui a retenu l’attention d’Aymeline Alix. La pièce de Jonas Hassen Khemiri est une critique, teintée d’humour, de la société d’aujourd’hui. La comédienne et metteuse en scène de la Compagnie du 4 septembre y a retrouvé ses questionnements.
« Au début de la trentaine, dans ma bande d’amis, nous n’avons pas le même salaire. Nous n’avons donc pas les mêmes vacances. Cela nous place dans des classes différentes. Cela m’a marqué. Le fait d’avoir plus ou moins d’argent définit les personnes que l’on va fréquenter, oblige à faire des concessions et à renoncer à des choses. Cela creuse des fossés. De plus,les problèmes d’argent deviennent omniprésents. Et la pauvreté est un facteur d’isolement social. On arrive même parfois à devenir schizophrène. Quand on reçoit notre salaire, on a envie de tout claquer même s’il faut manger des pâtes le reste du mois. Mais ce n’est pas possible, il faut faire attention et être responsable ».
Pour cette première pièce de théâtre de la compagnie havraise, Aymeline Alix a préféré un regard décalé sur cette histoire réaliste. « Je ne voulais pas être ton sur ton ». Elle a souhaité un décor rempli de confettis multicolores avec des éléments en or. « C’est une pièce comique. Il fallait que je prenne le contrepied esthétique ». Les cinq personnages mènent une vie sombre mais gardent une grande part de fantaisie.
Infos pratiques
- Vendredi 3 février à 20h30 au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray
- Durée : 2 heures
- Tarifs : de 18 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture.
- Réservation au 02 32 91 94 94 ou sur www.lerivegauche76.fr
- Aller au théâtre en transport en commun avec le réseau Astuce
- Des places sont à gagner