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Le musée des Beaux-Arts à Rouen retrace une décennie de création de Martin Barré

Après Simon Hantaï et Judith Reigl, le musée des Beaux-Arts de Rouen consacre une exposition monographique à Martin Barré, un des artistes majeurs de la peinture abstraite. C’est à voir jusqu’au 18 septembre.

Après une courte période figurative, Martin Barré (1924-1993) a emmené son œuvre vers l’abstraction pour en devenir un des représentants les plus audacieux et inventif. L’exposition au musée des Beaux-Arts à Rouen qui se tient jusqu’au 18 septembre s’arrête sur la décennie allant de 1956 à 1967. Des années durant lesquelles le peintre, né à Nantes, « va vers une forme minimaliste. Il dépouille sa peinture », constate Bertrand Dumas, commissaire.

Issus de la fondation Gandur pour l’art, les 14 tableaux racontent l’évolution de la démarche artistique de Martin Barré. Dans les tableaux du milieu des années 1960, l’artiste utilise une palette réduite à trois couleurs, le blanc, le rouge de Venise et le bleu de Prusse, pour créer des compositions aux tons ocres, bruns, même noirs, et aux formes rectilinéaires. Tous réalisés à la brosse et au couteau. La particularité : « la peinture s’arrime à un côté pour aller vers l’autre. Ce qui met en évidence le fond. Il y a ainsi une concurrence entre le motif et le fond », explique Bertrand Dumas, conservateur de la fondation Gandur pour l’art.

À partir de 1960, Martin Barré réduit le motif qu’il fait apparaître juste après une application directe du tube de couleurs sur la toile. Il entreprend ensuite un travail sur la ligne. Il va en explorer toutes les possibilités. Selon le commissaire, Martin Barré souhaite ainsi « révéler le geste, mettre en valeur l’espace et faire surgir la forme du carré. Il crée un parallèle entre la ligne et le fond, entre la ligne et le vide ». En 1963, Martin Barré modifie sa palette pour préférer le noir mat et opte pour la bombe aérosol. « Il avait envie d’une plus grande mise à distance de la toile », remarque Bertrand Dumas. Il trace des lignes dans tous les sens, puis des flèches afin d’’explorer les limites du tableau.

L’exposition présente enfin l’étude du rideau d’avant-scène de la salle de la Maison de la culture de Grenoble. Des flèches noires peintes à la bombe semblent indiquer au public le sens du regard. Dans l’angle, en bas à droite, il a dessiné un tout petit personnage esquissant un pas de danse. Certainement un clin d’œil à Maurice Béjart qui a inauguré la salle le 5 février 1968.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 18 septembre, tous les jours, sauf le mardi, de 10 heures à 18 heures, au musée des Beaux-Arts à Rouen
  • Entrée gratuite
  • Renseignements au 02 35 71 28 40 ou sur www.mbarouen.fr