« Étreinte(s) » pour retrouver des élans de corps

Photo : Minimum Moderne

Dans cette nouvelle création, Étreinte(s), Marion Muzac rappelle toute la beauté d’un enlacement tout en questionnant l’évolution des relations aux autres. Ce spectacle qui réunit interprètes professionnels et amateurs est présenté mardi 28 février au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray.

« Ce n’est pas un geste qui s’apprend. Il est inné. Peut-être sommes-nous en train de perdre cet élan de se prendre dans les bras. Les réseaux, l’espace numérique en général, nous éloignent. Ils se mettent au travers de nos relations ». Marion Muzac observe les comportements et leur récente évolution, précisément le lien et son expression par le contact physique qui a été aussi considéré comme un réel danger. « Au moment de l’écriture, nous ne vivions pas encore cette pandémie. Aujourd’hui, cela a un écho encore plus fort. C’est pourquoi il est nécessaire de retrouver ce geste ».

Étreinte(s) est une pièce chorégraphique sur les sentiments. Pour la chorégraphe, l’étreinte peut être amicale, amoureuse, maternelle, sportive, politique… « Même si nos histoires sont différentes, nous vivons les mêmes situations. Nous avons tous besoin de nous prendre dans les bras. C’est important dans la vie. Et ce, quels que soient nos caractères. La relation au corps est nécessaire. Elle nous accompagne toute la vie. Nous entrons dans la vie et nous en partons avec un geste d’étreinte ».

Sur une île

Présenté mardi 28 février au Rive Gauche, Étreinte(s) est sans cesse en création puisque la chorégraphe travaille pour chaque représentation avec des interprètes professionnels et des danseuses et danseurs amateurs. « Le spectacle évolue avec eux. J’aime beaucoup mener des projets qui permettent de partager des expériences. Cela nous remplit de sensations fortes. À chaque fois, c’est un moment unique, un défi. L’écriture s’affirme, se consolide. Notre capacité à la transmettre se renforce et le spectacle se patine ».

Portée par la musique de Johanna Luz, performée en live, la « partition chorégraphique » de Marion Muzac se joue dans une scénographie d’Émilie Faïf, évoquant une île. Là, les uns et les unes se croisent sans se rencontrer. Ils sont sur la retenue avant de se rapprocher et d’esquisser des gestes ordinaires qui ne le sont plus.

Infos pratiques

  • Mardi 28 février à 20h30 au Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray
  • Durée : 1 heure
  • Tarifs : de 18 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 32 91 94 94 ou sur www.lerivegauche76.fr
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce