Du théâtre, de la danse, de la musique, du cirque, des spectacles pour le jeune public… Philippe Cogney signe une programmation où se croisent toujours les disciplines artistiques. Le directeur de la scène nationale de Dieppe dévoile les 40 spectacles vendredi 22 septembre avant une représentation de cette création hilarante, Les Galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre… de la compagnie PJPP.

« Cette saison est particulière parce qu’il y a des spectacles que je ne verrai pas. En douze ans, j’ai dû en manquer trois ou quatre. C’est toujours très frustrant de ne pas être présent. Je pense que cela va être difficile de ne pas savoir si une proposition reçoit l’accueil du public ou pas ». Philippe Cogney quitte la direction de la scène nationale de Dieppe à la fin de cette année 2023. Avant ce départ, il a élaboré une saison 2023-2024, toujours aussi alléchante, composée de 40 rendez-vous artistiques qu’il présente vendredi 22 septembre.

40 spectacles pluridisciplinaires, toujours, où l’organique tient une place toute particulière. « Cette thématique a surgit de façon étrange. La matière et la substance qui constituent les corps sont très présentes ». À commencer par le spectacle d’ouverture de saison avec la compagnie PJPP. Dans Les Galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre (ce qui rend la baignade bien plus agréable), les corps des quatre danseurs racontent avec un humour caustique la vacuité de certains discours. Pli d’Inbal Ben Haim est une suite de tableaux poétiques sur la fragilité. Lucie Berelowitsch, metteuse en scène et directrice du Préau à Vire, invite les Dakh Daughters dans Les Géants de la montagne de Pirandello pour évoquer les totalitarismes. Héla Fattoumi et Éric Lamoureux s’emparent des écrits d’Édouard Glissant dans une nature luxuriante dans Tout-Moun. Jann Gallois et David Coria dialoguent chacun avec leur vocabulaire chorégraphique dans Imperfecto.

Des créations normandes

Comme chaque saison, la scène nationale de Dieppe accompagne la création régionale. La Cohue poursuit sa tournée avec cette création émouvante, Une Pièce sous influence. La compagnie Akté évoque dans Au Loin les oiseaux (en photo) le fonctionnement d’un jury populaire en prenant pour exemple le jugement de Jacqueline Sauvage, cette femme condamnée pour le meurtre de son mari après avoir subi de multiples violences. Emmanuelle Vo-Dinh s’est inspiré du roman de Tarjei Vesaas, Le Palais de glace, pour écrire La Forêt de glace. Huit Nuits, quatuor rouennais, fera son Café curieux.

Un temps fort sur les Créations normandes réunit également Dans Ta peau de La Fugitive. Julie Ménard narre l’histoire d’une femme qui s’invente un double pour survivre après la disparition de son amoureux et trouver un sens à sa vie. Yann Dacosta a été bouleversé par le témoignage de Sarita Vincent Guillot. Cicatriciel revient sur les nombreux abandons subis par les personnes intersexes. Dans Face A, la Compagnie M42 décortique les relations amoureuses avec malice.

De la marionnette, du cirque, du théâtre avec ou pas d’objets, du conte pour le jeune public… La Compagnie du Dagor aura La Tête ailleurs, le temps de dire au revoir à l’enfance. Il est question de bonheur dans Nos Petits Penchants par les Fourmis dans la lanterne. Dans Ta Valise du Rêve général, il y a aussi beaucoup de souvenirs. Blabla Productions fait des Petits Touts ce qui construit une vie. Une mère se tient aux côtés de sa fille sur le chemin de la liberté dans Cœur de sève de L’Ouvre-Boîtes. Juscomama exprime enfin les diverses émotions dans Les Petites Géométries sur de gros cubes et avec des craies multicolores.