Géraldine Lefebvre devient directrice du MuMa

photo : Philippe Bréard

C’est un lieu qu’elle connaît bien pour y avoir déjà travaillé. Géraldine Lefebvre a pris la direction du MuMa, musée d’art moderne André-Malraux au Havre, après le départ en retraite d’Annette Haudiquet.

Ce fut « comme une évidence » pour Géraldine Lefebvre, attachée autant à la ville du Havre qu’au musée. Il est vrai qu’une certaine logique se dessine dans le parcours de cette femme, devenue mercredi 3 janvier la nouvelle directrice du MuMa, musée d’art moderne André-Malraux au Havre. Géraldine Lefebvre retrouve ce beau lieu où elle a été attachée de conservation et du patrimoine, puis directrice adjointe entre 2004 et 2015 aux côté d’Annette Haudiquet. Là, elle a mené de nombreux projets d’exposition, Pissarro dans les ports, Eugène Boudin, l’atelier de lumière, et des travaux de recherche, notamment sur l’importante donation Senn-Foulds et sur le tableau de Monet, Impression, soleil levant

Monet, toujours

En 2016, Géraldine Lefebvre s’éloigne du Havre pour se « mettre à l’épreuve ». Elle conçoit pour les 10 ans du musée des impressionnismes à Giverny, une exposition en forme de dialogue entre Monet et Auburtin. Deux ans plus tard, elle soutient une thèse sur Le Cercle de l’art moderne du Havre à l’Université de Paris-Nanterre afin de « montrer toute la place de l’art moderne dans la ville du Havre au début du XXe siècle ». En 2020, elle décide de partir vivre à New York. Là-bas, elle rédige pour le Wildenstein Plattner Institute le catalogue raisonné des 110 pastels de Monet, consultable en ligne depuis décembre 2023. Elle met en lumière la vie de Léon Monet, le frère ainé de Claude. « J’ai voulu reconstituer ce pan perdu de l’histoire de l’art. Léon Monet était un collectionneur et un chimiste en couleurs. Il a apporté toutes ses connaissances à son frère ».

Géraldine Lefebvre a « croisé » plusieurs fois Claude Monet et les impressionnistes. Non par hasard. « J’ai grandi rue Claude-Monet au Havre », rappelle-t-elle. Un premier signe ! La nouvelle directrice reste « fascinée par la façon dont Monet s’est réinventé. Il n’est jamais resté dans sa zone de confort. Il a créé une peinture qui a changé tout au long de sa vie. Il a influencé les avant-gardes aux XXe et XXIe siècles ». Au MuMa, « Annette Haudiquet m’a confié le dossier en lien avec l’impressionnisme. J’ai été sollicitée pour comprendre les lieux de l’impressionnisme. J’ai répondu à beaucoup de questions ».

Les projets

À la direction du musée havrais, Géraldine Lefebvre souhaite « s’inscrire dans les pas d’Annette Haudiquet et de l’équipe. Je veux continuer à organiser des projets d’artistes qui ont représenté la ville du Havre ». Au programme de cette année 2024 : Photographier en Normandie (1840-1890), pendant le festival Normandie impressionniste, pour mettre en évidence le lien entre la peinture et la photographie. Le MuMa fêtera également le 20e anniversaire de l’arrivée de la collection Senn-Foulds. « Ce sera une réunion de famille », indique Géraldine Lefebvre. Des œuvres de la famille installée aux États-Unis seront accrochées ainsi aux côtés de celles déjà présentées au musée.

Après son arrivée, la nouvelle directrice a en charge la rédaction du projet scientifique et culturel du MuMa qui a accueilli plus de 110 000 visiteurs en 2023. C’est un document qui « permet de faire un état des lieux, de penser le musée. On pose des constats, puis on regarde ce que l’on peut imaginer ». Durant ce travail qui demandera plus d’une année, plusieurs sujets sont abordés. Comme l’accueil et la circulation du public, la configuration du bâtiment, les collections, les expositions, la place des nouvelles technologies… « Je suis ouverte à tout ».