Après avoir livré au printemps 2024 son dernier roman, Le Dernier Thé de maître Sohô (Ed. Arléa), Cyril Gely revient sur le devant de la scène, au propre comme au figuré, avec une pièce de théâtre. Et un personnage central bien connu, des Normands en particulier : Claude Monet. Dans Les Yeux de Monet, c’est au théâtre de la Madeleine à Paris à partir du 12 septembre avec Clovis Cornillac dans la peau du peintre. Entretien avec l’auteur rouennais.
Comment en êtes-vous venu à vous lancer sur les traces de Monet ?
Je me baladais sur le parvis de la cathédrale (de Rouen – NDLR), comme souvent. À un moment, je me suis retourné et j’ai vu l’office de tourisme. Je me suis souvenu que Monet avait peint ses Cathédrales depuis cet endroit. Et l’envie est venue…
Mais est-ce vraiment l’histoire de Claude Monet que vous racontez ?
Mon objectif n’est pas de réinventer les faits. J’ai juste envie que les spectateurs sortent du spectacle moins bêtes que quand ils sont entrés (rires), qu’ils aient même encore des questions plutôt que des réponses. Et qu’ils prennent du plaisir dès que le rideau se lève.
Cela demande donc de la préparation…
Il est indispensable de bien connaître son sujet avant d’écrire. Mon point de départ, c’est Monet qui va peindre les Cathédrales. Il est alors au fond du trou : sa femme est morte, sa vue commence à baisser, il vend moins bien ses toiles… Monet s’installe donc dans l’Hôtel des Finances. A l’époque, il y avait de petits magasins à cet endroit. Et même un magasin de lingerie avec des collections que les clientes venaient essayer. L’accès était bien entendu surveillé par le commerçant. Il y a déjà de la matière pour une histoire. Je suis allé un peu plus loin en créant un personnage qui n’a probablement pas existé : une jeune modèle qui va inspirer le peintre…
Et c’est Clovis Cornillac qui interprète l’artiste.
Avec Clovis, c’est un projet qui a commencé il y a trois ans. Entretemps, Clovis a connu à nouveau le succès avec Un P’tit Truc en plus, le film d’Artus. Il est d’ailleurs venu à Rouen avec l’équipe de la pièce pour se mettre dans le personnage. Et nous sommes allés visiter Giverny. Sous un grand soleil. C’est là que j’ai pu constater l’impact du film d’Artus. Les passants voulaient se faire photographier avec Clovis. C’était très touchant.
Avez-vous encore d’autres projets ?
Il y a quatre ou cinq long-métrages dont je ne peux rien dire tant que ce n’est pas signé. Et puis, j’ai l’adaptation de mon roman Le Prix (ed. Albin Michel) au théâtre en janvier 2025. Ce sera au théâtre Hébertot avec dans les deux rôles principaux, Ludmila Mikaël et Pierre Arditti.
Propos recueillis par Hervé Debruyne