Après avoir passé sept années à L’Éclat à Pont-Audemer, Simon Fleury a pris la direction de la scène nationale de Dieppe en janvier 2024. C’est sa première saison et il présente la programmation vendredi 13 septembre avant le spectacle de Benjamin Tholozan, Parler pointu.
Une petite histoire avec Dieppe
Diriger la scène nationale de Dieppe, c’est pour Simon Fleury l’opportunité d’ouvrir de multiples possibles. DSN offre tout d’abord deux plateaux, un grand et un plus petit au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe, un studio de répétition et un chapiteau qui permet une itinérance. Il y a aussi « une possibilité d’entrer dans un réseau national ». Sans oublier le cinéma qui permet de « construire des passerelles avec les spectacles ».
Entre Dieppe et Simon Fleury s’est tissé un lien fort. Le nouveau directeur de DSN a passé ses années lycée à Dieppe et se souvient toujours de ses « premières expériences de spectateur » à un moment où Jérôme Lecardeur était à la tête de la salle dieppoise. « J’ai des souvenirs incroyables, notamment du festival VISU ». Simon Fleury revient avec joie à la scène nationale où « rien n’a pas bougé. Tout est pareil ».
Une programmation qui lui ressemble
Pour cette saison 2024-2025, très alléchante, Simon Fleury s’inscrit dans une continuité. Il préserve autant l’identité de la salle que le caractère pluridisciplinaire de la programmation en donnant davantage de place à la musique et en ayant un regard vers le Canada. Néanmoins, cette saison lui ressemble. Elle est généreuse, joyeuse, audacieuse et soucieuse des problématiques contemporaines.
De la musique donc avec Keziah Jones, guitariste virtuose, Avishaï Cohen en trio et Delgres. La musique se mêle à l’image avec La Station Service dans un épisode de la série Breaking Bad, à la danse avec Jonas&Lander dans Bate Fado et au théâtre avec Joey Starr dans Black Label.
Pauline Bayle traverse cette saison avec Iliade et Odyssée, une adaptation des poèmes d’Homère, et avec Illusions perdues de Balzac. Sofia Teillet poursuit sa tournée avec cette conférence décalée De la sexualité des orchidées. Nil Bosca évoque sa double culture dans Euphrate. Les Échappés vifs reviennent sur la Mort d’un commis voyageur. Il est question de résistance et de pouvoir dans Le Poids des fourmis du Théâtre Bluff. La scène nationale de Dieppe accueille aussi Circus Baobab, collectif guinéen, le Groupe acrobatique de Tanger, mis en scène par Raphaëlle Boitel. Fouad Boussouf reprend Näss, une pièce chorégraphique puissante. Paul Molina, qui excelle dans le football freestyle, devient un Mouton noir.
Quatre artistes associés
Quatre artistes associés sont présents dès cette saison. La Compagnie 14:20 de Clément Dubailleul et Raphaël Navarro, deux précurseurs de la magie nouvelle, propose une Soirée magique avec plusieurs artistes et un spectacle pour repartir Aux Commencements avec le jeune public. Figure du rap, Kery James est « un grand artiste, un poète contemporain, amoureux de la langue », souligne Simon Fleury. Il sera À Huis clos avec Jérôme Kircher.
Le directeur de DSN a également invité Julie Berès. « Je me retrouve dans sa théâtralité », confie Simon Fleury. Dans La Tendresse, la metteuse en scène donne la parole aux jeunes hommes en prise avec leurs propres injonctions. Quatrième artiste associée : Leïla Ka, « un coup de cœur » du directeur de DSN. La danseuse et chorégraphe a trouvé un langage très personnel et percutant. Elle présente sa première pièce de groupe, Maldonne (en photo).
Une attention au jeune public
La saison 2024-2025 est ponctuée de spectacles imaginés pour le public le plus jeune. Comme Track de La Boîte à sel, Salti de la compagnie Toujours après minuit, Attractions de L’Éolienne, La Fabuleuse Histoire de Basarkus de Sylvère Lamotte, Morphé de Simon Falguières.
Elle se terminera avec le J.E.D.I. pour Jeunesse Écologie Dieppe, qui a pour slogan, évident et drôle, Je suis ton festival… Dix spectacles sont programmés du 14 au 28 mai sur l’ensemble de l’agglomération dieppoise pour aborder au théâtre, en danse, en musique, en images et avec les arts numériques la notion du vivant et les relations entre les différentes espèces. Puisqu’il est question d’écologie, le festival devra avoir la plus faible empreinte carbone. Cela suppose des déplacements en train et en véhicules électriques pour les compagnies, en mobilités douces pour les publics. « Ce fut une autre manière de programmer, indique Simon Fleury. Nous en parlons depuis plusieurs années et nous avons besoin de le faire maintenant. Pour l’instant, c’est à l’échelle d’un festival ».
Un nouveau lieu
Simon Fleury souhaite investir tout l’espace. Le bar devient Le Barvis qui ouvre les soirs de spectacle et les fins de semaine. Un bar certes pour boire un verre et grignoter mais aussi pour échanger. Le directeur le transforme en « un lieu de concert et de découvertes » et confie la programmation au collectif La Machine, au conservatoire Camille-Saint-Saëns et l’école de musique Francis-Poulenc d’Offranville.
Infos pratiques
- Vendredi 13 septembre à 20 heures à la scène nationale de Dieppe
- Durée : 1h15 + 55 minutes
- À partir de 12 ans
- Spectacle gratuit
- Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr