Son nom donne une piste quant à son origine. Elvire de Cock est née en Belgique et a fait ses études à l’institut Saint-Luc de Bruxelles. Après quelques détours, elle est arrivée à Rouen où elle habite encore aujourd’hui. Elle signe la couleur de trois albums qui sortent en l’espace de deux mois : Nephilims, tome 2, Habemus Bastard, tome 2 et Les Frères Rubinstein, tome 6. Entretien avec une artiste, présente au festival NormandieBulle qui se tient les 28 et 29 septembre à Darnétal.
Alors, ça sert à quoi, un coloriste en bande dessinée ?
S’il fallait comparer, la couleur en bande dessinée, c’est comme la bande originale d’ans ‘un film. Elle donne la météo, la profondeur de la nuit ou du matin…. Elle accompagne le dessin et l’histoire ; parfois, elle en prend le contrepied. Je crois que le ou la coloriste apporte au récit sans voler la vedette au dessinateur et/ou au scénariste. Sans ajouter de traits mais en jouant sur les teintes. C’est un peu comme le chef éclairagiste aussi. Les couleurs, elles doivent glisser sous l’œil du lecteur et accompagner la lecture.
Quelles sont les marges de manœuvres pour le ou la coloriste ?
Cela dépend. En général, j’aime bien dialoguer avec les auteurs ou autrices. Pour une bonne entente et pour plus de cohérence. Quand j’ai pris la couleur après Franck Pé qui ne pouvait plus la faire pour le deuxième tome de La Bête, il a fallu que je reste absolument dans la continuité du premier tome et de la couleur de Fred. On fait équipe et chaque livre nourrit le suivant. On fait connaissance, on s’adapte… Je préfère sculpter les choses avec la lumière.
Comment êtes-vous devenue coloriste ?
J’étais dessinatrice au début (en 2006, Elvire avait été contactée par les Humanoïdes associés pour dessiner Tir Nan Og – NDLR). Et puis on m’a demandé de faire la couleur pour dépanner. J’ai remonté un projet comme ça. Puis un autre, sur quelques mois. Les deux albums ont marché. On m’a ensuite reproposé et très vite le travail est venu à moi. Et j’ai de la chance : j’ai travaillé sur des titres qui ont beaucoup de visibilité. Aujourd’hui, j’en suis à une quarantaine d’albums.
Et vous lisez des BD quand même ?
Je recommence à en lire. Mais longtemps, j’ai eu un regard chirurgical quand je lisais un album. À en oublier le récit…
Et la vie à Rouen ?
J’ai une passion pour la chose industrielle. Alors, autant dire qu’ici je vis ma meilleure vie… !
Propos recueillis par Hervé Debruyne
Infos pratiques
- Samedi 28 et dimanche 29 septembre de 10 heures à 19 heures aux tennis couverts à Darnétal
- Entrée : 6,50 €, 4 €, une journée, 8,50, €, 6,50 € les deux jours, gratuit pour les moins de 16 ans, les habitants de Darnétal, les étudiants de l’Université de Rouen et les porteurs de la carte Atout Normandie
- Programme complet
- Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce