Jérôme Deschamps est Harpagon

Photo : Juliette Parisot

Ce vieil acariâtre n’a qu’une seule chose en tête : sa cassette. Jérôme Deschamps joue Harpagon, L’Avare, le plus célèbre. Il choisit un plateau sans artifice comme terrain d’un jeu pour faire entendre la langue de Molière. C’est mardi 17 et mercredi 18 décembre au Cadran à Évreux avec Le Tangram.

Difficile d’apprécier Harpagon, ce riche bourgeois parisien qui se méfie de tout le monde. Il a tellement peur que sa cassette, avec 15 000 écus d’or, disparaisse qu’il va l’enterrer dans son jardin. Il a aussi décidé de se remarier et ce sera avec Marianne. Or son fils, Cléante, aime la jeune femme. Et sa fille, Élise, est éprise de Valère, un gentilhomme napolitain. Mais Harpagon a d’autres projets pour ses deux enfants. Il destine Cléante à une veuve et Élise, à un vieillard, Anselme. Bien évidement, le père va se confronter à deux refus.

Pour Jérôme Deschamps, Harpagon est un homme « menaçant, colérique. Ce qui le rend fou, c’est la mauvaise gestion et l’imprudence. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là, Paris est une ville dangereuse. Il ne comprend pas comment on peut dépenser à tout va. Il est un homme raisonnable. Et s’il garde précieusement cet argent, ce n’est pas pour lui mais pour le donner plus tard à ses enfants. Alors, oui, il est détestable mais il a une profonde humanité. C’est un homme seul. Et cette solitude, il faut la faire sentir. Cela en fait un personnage complexe » que le comédien et metteur en scène interprète dans L’Avare, joué mardi 17 et mercredi 18 décembre au Cadran à Évreux. « On peut détester Harpagon mais pas tout le temps ».

Une comédie de caractère

Jérôme Deschamps revient ainsi à Molière avec L’Avare, une pièce de théâtre qu’il a vue enfant et qu’il rêvait de monter. « C’est une comédie de caractère. Et une comédie doit faire rire. Néanmoins le rire n’empêche pas de dire des choses atroces. Il y a des pensées sombres dans ce texte », explique le comédien et metteur en scène. 

Il a réuni une belle troupe dans ce spectacle où alternent ruses et manigances. L’exigence de Jérôme Deschamps : « faire entendre le texte. La pièce est extraordinairement construite. Souvent, la première scène est supprimée. Pourtant si on ne l’écoute pas bien, cela fait de la suite des scènes ridicules et artificielles. De L’Avare, il est impossible d’en présenter une lecture artificielle et de prendre le contre-pied. Il faut alors partir avec de belles intentions et surtout trouver sa musicalité ». C’est sur un plateau juste orné d’une large tenture bleutée que les comédiennes et comédiens éclairent l’écriture de Molière. « Sans parasite » !

Infos pratiques

  • Mardi 17 et mercredi 18 décembre à 20 heures au Cadran à Évreux
  • Durée : 2h15
  • Tarifs : de 30 à 15 €
  • Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com