Au musée industriel de la Corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeviille, il s’agit de Reconstruire… l’usine pendant le nouveau Temps des collections de la Réunion des musées métropolitains. L’exposition, à voir jusqu’au 2 juin 2025, présente les chantiers les plus urgents à mener à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Sur la photo, deux petits garçons sont debout sur un tas de ruines, le bras levé faisant un V de la victoire avec leurs doigts. C’est la fin de la Seconde Guerre mondiale mais l’agglomération rouennaise a subi de multiples dommages et compté de nombreuses victimes après les bombardements du printemps 1944. L’objectif était de détruire le site ferroviaire de Sotteville-lès-Rouen et les voies de chemins de fer, les ponts qui relient les deux rives de la Seine, les quais et les usines pour freiner les offensives allemandes pendant la Bataille de Normandie.
Après la Libération, une autre mobilisation se prépare et elle est racontée jusqu’au 2 juin 2025 au musée industriel de la Corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville pendant Le Temps des collections. Et ce, à travers des photographies, des films tournés par des habitants issus de la Mémoire audiovisuelle de Normandie Images, des témoignages, des affiches, des dessins, des plans et autres documents d’archives.
Relance économique
Reconstruire… l’usine est une plongée dans l’après-guerre, cette période où il est difficile de se nourrir, de se vêtir, de se loger, de circuler… Les tickets de rationnement sont toujours distribués. Pour les vêtements et les chaussures, il faut savoir rapiécer et réparer les galoches. Pour se déplacer, il y a les barques pour traverser la Seine et surtout le vélo. La vie est dure en raison de l’inflation et des pénuries. Les femmes se mettent en grève le 1er septembre 1947 à Rouen. Certaines sont rassemblées devant les locaux de la CGT, d’autres tricotent dans leur usine.
Quelles sont les priorités ? C’est la relance économique avec la reconstruction des infrastructures ferroviaires, fluviales et routières, comme le viaduc de Malaunay, le pont d’Eauplet, le pont Bailey sur les piles du pont détruit… La propagande est là pour inciter à travailler, à accélérer les cadences à « se retrousser les manches » et « ça ira encore mieux », dit une affiche. « L’industrie est au cœur de la vie. Pour faciliter ce retour au travail, il y a aussi un besoin de former les gens », indique Morgane Moëllo, directrice du pôle industriel qui partage le commissariat d’exposition avec Mylène Beaufils, chargée des collections. Les entreprises relancent les machines.
Pendant ce temps, le programme du Conseil national de la Résistance s’écrit, les habitants et les habitantes de l’agglomération attendent des « Jours meilleurs » et se retrouvent lors des bals, chantés par Bourvil.






Infos pratiques
- Jusqu’au 2 juin 2025, tous les jours de 13h30 à 18 heures au musée industriel de la Corderie Vallois à Notre-Dame-de-Bondeville
- Entrée gratuite
- Renseignements au 02 35 74 35 35 ou en ligne
- Aller au musée en transport en commun avec le réseau Astuce