700 000 pièces à déménager

700 000 ! C’est le nombre de pièces que comptent le musée des Antiquités et le muséum d’histoire naturelle à Rouen. Toutes doivent rejoindre les réserves avant le commencement des travaux du futur musée Beauvoisine. C’est le grand chantier de cette année 2025.

Il y aura un déménagement tous les trois mois. Au muséum d’histoire naturelle et au musée des Antiquités à Rouen, désormais fermés au public, les vitrines sont ouvertes, les pièces sont sorties puis emballées avec précaution. Direction : les réserves à Déville-lès-Rouen. C’est là que seront stockées les collections le temps des travaux du futur musée Beauvoisine. Un travail mené pendant plus d’une année ! Il y a certes le conditionnement et l’encaissement des œuvres mais aussi leur inventaire car plusieurs d’entre elles ont une notice documentaire ancienne ou n’en ont pas du tout. Cette phase permet ainsi d’effectuer un nouvel état des lieux.

Les œuvres resteront dans les réserves jusqu’en 2028, année de l’ouverture prévue du musée Beauvoisine dont l’idée a germé à partir de 2018. « Ces deux musées qui fonctionnent à la fois ensemble et pas du tout ensemble n’ont pas un récit puissant par rapport aux enjeux d’aujourd’hui », constate Laurence Renou, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie en charge de la Culture. La proposition : « il y aura un seul parcours et un seul discours, rappelle Mathilde Schneider, directrice des deux musées et pilote du projet Beauvoisine. Nous décloisonnons les deux grands champs de discipline pour avoir un fil rouge, la Seine. Nous souhaitons raconter à partir des collections l’histoire du territoire sans frontière entre nature et culture. L’ancrage territorial nous importait ». 

4 000 pièces exposées

« Dans ces musées, raconter notre territoire manquait, ajoute Laurence Renou. Nous avons des collections qui interprètent notre territoire et expliquent comment il s’est façonné. Ce sont des clés pour lire et s’inscrire dans le contexte d’aujourd’hui d’une grande vulnérabilité ». Après quatre projets avortés, c’est donc une approche pluridisciplinaire qui a été choisie. Les objets datant de la préhistoire à la période contemporaine seront remis dans un contexte historique et anthropologique pour les « inscrire dans un vivant », commente Mathilde Schneider.

Autre objectif : « mettre le public au cœur du projet. Il faut que son expérience au musée, lieu de rencontre et d’échange, soit qualitative. Ce sera un outil citoyen », indique Laurence Renou. « Nous voulons une approche humaine du patrimoine, poursuit Mathilde Schneider. Nous ne pouvons pas cloisonner notre vision et notre imaginaire. Au contraire, nous reconstituerons des unités de sens. Nous aurons un champ plus large d’exploration et redonnerons de l’humanité çà ce parcours ». Un parcours avec 30 % de surface supplémentaire pour accueillir environ 4 000 pièces des collections.