Malik Djoudi : « j’ai ressenti de la paix en moi »

Photo : Julien Mignot

Le quatrième album de Malik Djoudi est incandescent. Sorti en septembre 2024, Vivant, avec ses onze titres, s’avère plus dansant et solaire et moins mélancolique que les précédents. Malik Djoudi parle d’élan, d’amour, d’une douceur de vivre. L’écriture reste aussi délicate, la pop, lumineuse, chaloupée et élégante et la voix, toujours aérienne. Vivant revêt une sensualité folle. Malik Djoudi est en concert vendredi 24 janvier au Kubb à Évreux et samedi 8 mars au Tetris au Havre. Entretien.

Est-ce que la musique vous permet aussi de « prendre le large » ?

Oui, la musique me permet de prendre le large, de penser à autre chose, d’enlever les doutes. Elle me permet aussi d’être ancré dans le présent.

Que signifie exactement être vivant pour vous ?

Tout d’abord, je pense qu’être vivant, c’est une chance, un privilège parce que l’on peut être dans l’instant pour vivre pleinement un moment. Être dans le présent évite aussi de se faire happer, de se laisser submerger par son mental qui peut être parfois insupportable. Quand je suis sur scène, je suis pleinement dans le moment.

Être vivant, est-ce seulement une sensation intérieure ?

C’est en effet très physique et cela permet d’avoir un élan pour aller dévorer la vie et penser à plein de projets. C’est aussi se battre pour des idées. Il y a également quelque chose de politique.

Est-ce aussi un sentiment de liberté ?

Oui, complètement. Il y a un sentiment de liberté, d’amour aussi, d’amour pour les autres.

Avez-vous ressenti ce même sentiment pendant l’écriture de l’album ?

Pour l’écriture de l’album, je suis passé par plusieurs endroits. Il y a eu des instants de doute. À partir du moment où j’ai réussi à lâcher ces doutes, j’ai ressenti de la paix en moi. J’étais apaisé. Je suis vraiment passé par des phases avec des pages blanches à la villa Médicis (à Rome, ndlr). Il fallait que je retrouve l’inspiration. Elle est revenue lorsque j’ai vu cette image d’un couple dans la rue. C’est l’amour qui a été le déclencheur.

Comme définiriez-vous le plaisir ressenti pendant l’écriture de l’album ?

Au-delà du plaisir, il y a eu une facilité. Je me sentais porté. La musique, les mots… Tout venait et tout concordait bien. Comme si j’étais guidé. C’était complètement différent. Il y a eu un moment de liberté, même de libération. Pour y parvenir, il a fallu une bonne introspection.

Quel est le lien entre les quatre albums ?

Entre les quatre albums, il y a une vraie suite, une suite empirique. Plus je fais mon travail, plus j’ai l’impression de mieux le faire, plus je vais profondément dans les chansons. Je pense qu’elles me correspondent davantage. Tout cela est comme un livre ouvert dans lequel je me plonge.

Dans Vivant, il y a plusieurs déclarations d’amour, à vos amis, à votre maman… Pourquoi maintenant ?

Il est arrivé le moment où je devais le dire. Je devais déclarer mon amour à ma mère, à mes amis et à la personne que j’ai rencontrée. Je ne sais pas trop bien l’expliquer. Cela a été spontané même si j’y pensais depuis un moment.

Comment avez-vous travaillé le son de cet album ?

J’ai commencé par travailler tout seul sur les textures sonores. Je voulais quelque chose d’organique. J’ai trouvé la direction musicale avec Adrien Soleiman. Le travail avec Ash Workman a aussi été important. Je voulais un son anglais pour cet album. En fait, j’avais envie d’instruments qui jouent toutes les parties musicales avec une texture électro. Ce fut un défi.

Infos pratiques

  • Vendredi 24 janvier à 20 heures au Kubb à Évreux. Tarifs : de 20 à 10 €. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Samedi 8 mars à 20 heures au Tetris au Havre. Tarifs : 24 €, 20 €. Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur www.letetris.fr