Dans la trilogie de Molière, le Nouveau Théâtre populaire a questionné Dieu et la morale. Avec cette nouvelle série de trois spectacles, Notre Comédie humaine, consacrée à Balzac, à voir du 29 janvier au 1er février au Théâtre de Caen, la troupe se penche sur des sujets, toujours d’actualité : l’individualisme et la soif d’argent. Elle adapte à travers trois styles différents, une opérette, une comédie et une tragédie, Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes. Léo Cohen-Paperman met en scène la deuxième partie, Illusions perdues.
Lucien de Rubempré aime l’argent, les bons vins, le sexe… Balzac ne lui donnera aucune chance. Après une gloire, il lui promet la déchéance. « C’est joué dès le départ. L’auteur le dit. Lucien n’a pas l’opiniâtreté, la persévérance et la volonté de résister à l’appel des plaisirs. S’il avait vraiment voulu la gloire, il aurait travaillé à une œuvre », explique Léo Cohen-Paperman, comédien et metteur en scène du Nouveau Théâtre populaire.
Lucien de Rubempré est le personnage le plus connu de Balzac. Fils d’un pharmacien, il rêve de devenir un grand écrivain. Pour y parvenir, il quitte sa ville natale, Angoulême, pour s’installer à Paris. Là, il découvre une autre vie faite de plaisirs, d’hypocrisie et compromissions et renoncera à ses ambitions. Lucien de Rubempré est aussi le personnage de deux romans de Balzac, Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes, qui constituent la trame de la nouvelle trilogie, Notre Comédie humaine, du Nouveau Théâtre populaire, présentée du 29 janvier au 1er février au Théâtre de Caen.
Retour à la maison
Notre Comédie humaine, en trois volets, raconte Les Belles Illusions de la jeunesse, une opérette, Illusions perdues, une comédie, et Splendeurs et misères, une tragédie. Léo Cohen-Paperman met en scène la deuxième partie avec les trahisons, les reniements, les bassesses, la perversion… Lucien de Rubempré, un poète plein d’idéaux, devient un romancier historique, puis un journaliste corrompu et un chansonnier sans talent. Il oubliera tous ceux qui l’ont soutenu, finira dans la misère et reviendra à Angoulême.
Léo Cohen-Paperman adapte à la scène un livre qui lui est précieux depuis ses 20 ans. « C’est mon roman fétiche. Lucien a un destin qui ne cesse de m’interroger. Avec ce jeune homme qui veut devenir un artiste, on doit s’interroger sur ce que l’on est prêt à faire pour arriver à ses fins. Cette question de la réussite est très importante aujourd’hui ». Avec cette trilogie, il s’est à nouveau plongé dans l’histoire de Balzac pour en soulever de nouveaux éléments. « Je me focalisais sur l’ambition de Lucien mais je n’avais pas compris à quel point la rencontre avec Vautrin est déterminante dans la découverte des plaisirs de la chair. Il y a Paris, l’argent, aussi l’amour physique. Lucien va alors entrer dans un engrenage ».
Le metteur en scène a pris le parti de la comédie pour « mettre en exergue les sujets philosophiques par le rire ». Il présente une société contemporaine avec ses pouvoirs et ses contre-pouvoirs, « avec ses couleurs criardes, son amour du fric, son culte de la jeunesse, ses lumières éblouissantes » et joue avec les anachronismes.
Avec Notre Comédie humaine, le Nouveau Théâtre populaire a souhaité « un spectacle total » et une fête avec des intermèdes pendant les entractes. Balzac est là, vit sa dernière nuit et est visité par les personnages de ses romans.
Infos pratiques
- Les Belles Illusions de la jeunesse : mercredi 29 janvier à 20 heures. Durée : 1h25. Tarifs : de 27 à 8 €
- Illusions perdues : jeudi 30 janvier à 20 heures. Durée : 1h50. Tarifs : de 27 à 8 €
- Splendeurs et misères : vendredi 31 janvier à 20 heures. Durée : 1h50. Tarifs : de 27 à 8 €
- L’intégrale de la trilogie : samedi 1er février à 15h30. Durée : 6h45 dont deux entractes de 30 minutes et de 1 heure. Tarifs : de 47 à 10 €
- Spectacles au théâtre de Caen
- Réservation au 02 31 30 48 00 ou en ligne